Émeutes à Herstal: Leopoldo voit sa salle de danse complétement défigurée

Au réveil ce dimanche, c'est l'horreur pour Leopoldo qui découvre l'état de ses commerces. Les établissements ont été caillassés, abîmés pendant la nuit. "Tous les débris de glace, tout a pété", témoigne-t-il dépité. L'homme possède une salle de loisirs qui fait aussi office de salle de danse. Le bâtiment en question a été en partie détruit par les casseurs la nuit dernière. Ils étaient une centaine. "Il faut faire attention parce que ça tombe encore", lance le propriétaire qui tente d'ouvrir la porte en verre qui s'effrite encore un peu plus avec le mouvement. À cet endroit, Leopoldo organise un "thé dansant, tous les dimanche". Ce 20 août, il a été contraint de "tout annuler, obligé". 

La commune d'Herstal garde des stigmates de la nuit de violence de ce samedi. Sur la place, des bandes cagoulées ont attaqué tous les commerces sur leur passage. Des voitures ont été incendiées et des projectiles lancés. "C'était l'apocalypse", raconte une habitante, elle ajoute: "Ça fait 57 ans que j'habite ici, je n'ai jamais vu ça." La crainte principale: "Qu'il arrive encore quelque chose ce soir", dit Rubi, dont la librairie a été attaquée devant ses propres yeux. 

Ce dimanche, les employés communaux s'affairent à sécuriser le quartier. Jean-Louis Lefèvre, bourgmestre faisant fonction, affirme que "le calme est revenu" et ajoute qu'il entend "le faire régner jusqu'à ce soir et pendant la nuit". Il précise toutefois qu'il n'est "pas envisagé" de fermer Herstal, comme ça a été le cas à Oupeye ce samedi. 

Ces débordements interviennent après le décès de Domenico, 30 ans, ce vendredi après-midi. Le jeune homme a reçu une balle tirée par un policier. Selon les premières informations du parquet de Liège, la victime a foncé sur un agent des forces de l'ordre avec son quad alors qu'il avait été sommé de s'arrêter. C'est alors que son collègue a fait usage de son arme.