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Notre équipe a pu entrer au coeur de la forêt des Fagnes ravagée par un incendie. Nous avons pu mesurer l'étendue des dégâts, et assister aux dernières opérations des pompiers, à savoir arroser les points chauds qui subsistent dans les 150 hectares détruits.
Un arbre en fumée dans une zone où le feu couve à quelques centimètres sous terre. Sans cette intervention, il pourrait reprendre à tout instant. "Ici, c'est de la tourbe qui brûle. Elle se consume de l'intérieur et ça continue à se propager dans les sols. On essaie vraiment d'éteindre ces dernières braises", indique Francis Clothe, commandant de la zone de la Communauté germanophone.
Au total, 155 hectares ont été carbonisés. 72 heures après l'incendie, la situation est sous contrôle, même si la surveillance restera de mise pendant plusieurs jours. "On est en fin de feu. On a vraiment cette recherche de petits points chauds. C'est un peu comme chercher une aiguille dans une meule de foin. On cherche ces petites aiguilles pour éviter que le feu reparte dans toute la meule", nous dit un autre pompier.
La raison de cette maîtrise rapide: une stratégie opérationnelle gagnante et une coordination de chaque instant entre les disciplines. Dans le poste opérationnel, la réactivité et la prise de décision ont évite le piège d'un vent capricieux (comme c'était le cas mardi après-midi). "Les hommes qui sont sur le terrain vont assurer l'instinction. Ils font un travail énorme, mais l'aspect stratégique et l'anticipation, est un élément primordial dans ce genre de situation", ajoute Olivier Giust, capitaine des pompiers de la zone Vesdre-Hoegne-Plateau, spécialiste des feux de fôrets.
L'expertise ne cesse de s'améliorer. Le matériel est mis à rude épreuve, comme une déneigeuse adaptée aux terrains les plus accidentés. "C'est indispensable pour nous, car deux pompiers se sont légèrement blessés rien qu'en se déplaçant là-dedans. Quand on voit les lignes qu'on doit tirer, ça nous permet de pouvoir viser de manière tactique et d'avancer", indique Francis Clothe.
Au plus fort de l'opération, une dizaine de kilomètres de tuyaux ont été déployés avec plus de 300 hommes sur le front.
L'été dernier déjà, ces pompiers ont été envoyés sur une vingtaine de départs de feu, toujours rapidement maîtrisés.