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Comme chaque début de mois, nous analysons pour vous votre panier de courses grâce au panier Test-achat RTL info. Une évaluation des prix de plus de 3.000 produits de base en supermarché. Si certains commencent à diminuer, d'autres, au contraire, sont beaucoup plus cher. Exemple : les carottes, que nous payons 54% de plus qu’en mai 2022. De quoi changer nos habitudes de consommation...
Nicolas est producteur de légumes. Chaque année, il cultive en moyenne 20 tonnes de carottes. Une production qu’il vend en grande majorité directement à la ferme. "Cette année, on vend le kilo de carottes à 1,30 euro/kg. Et l'année passée, à la même période, c'était 1 euro", souligne-t-il.
"L'augmentation, je l'ai bien sentie... Oui, effectivement. Maintenant, je fais mes courses différemment", constate un client. "On prend ce qu'on a besoin en réalité. Ce qui n'était pas toujours le cas précédemment", dit un autre client.
Si Nicolas a augmenté le prix de ses carottes de 30%, c’est parce que le coût de production est en hausse. Pour cultiver une botte, il doit dépenser 40 à 45% de plus que l’année dernière. Un hiver et un printemps pluvieux ont fait baisser les rendements.
Et maintenant, c’est le manque d’eau qui perturbe la production. "Vu la terre qui est assez sèche, on va devoir commencer à irriguer et ça, ça augmente le coût aussi de la production", reconnaît ce maraîcher.
Nicolas doit aussi payer plus cher sa main d’œuvre. Comme dans d’autres secteurs, les salaires de ces ouvriers ont augmenté en janvier. Des carottes qu’il faut aussi conserver... "Si on veut avoir des carottes toute l'année, on est obligé de les garder en chambre froide à 0 ou 1 degré."
La facture d’énergie de sa chambre froide a aussi augmenté : 20% de plus. Les carottes sont loin d’être une exception. En moyenne, nous payons nos légumes 36% plus cher qu’il y a un an. "Avant, j'en prenais trois... Et maintenant, on se serre la ceinture. Pourtant, on n'est pas au chômage... Mon mari travaille", confie une cliente dans un supermarché. "On regarde quel légume est en promo... Parce que quand on a une famille avec beaucoup d'enfants, on est obligé", glisse une autre.
Selon une étude, un Belge sur 4 achète moins de fruits et légumes frais pour raisons budgétaires. Et pour consommer tout en contrôlant son budget, c’est le vrac qui est privilégié. "Ça permet d'acheter des quantités qui sont nécessaires. De moins dépenser ou de moins jeter à la maison. Quand on regarde le début de cette année et qu'on compare au début de l'année passée, on voit quand même que ça a la cote : plus d'un tiers en supplément sur le vrac", développe Jason Sevestre, porte-parole d'Aldi.
Des Belges qui chassent aussi les remises… Un consommateur sur deux achète certains fruits et légumes uniquement quand ils sont en promotion.