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Les douaniers de Liège Airport en grève: menace d'actions au niveau national

Les douaniers de l'aéroport de Liège ont lancé, lundi à 07h00, un mouvement de grève pour protester contre la décision "unilatérale" de leur hiérarchie de diminuer drastiquement leurs prestations de nuit. Ce plan de réorganisation irait à l'encontre du plan de développement de l'aéroport de Liège et mettrait en péril "des milliers d'emplois". D'après Ludovic Luciani, secrétaire permanent à la CSC Services publics, cette problématique de refonte des horaires, qui est plus globale et dépasse le seul aéroport de Liège, a un "impact national" sur les douaniers. Des actions pourraient donc avoir lieu ailleurs, comme aux aéroports de Charleroi et Zaventem, au port d'Anvers ou encore à la gare de Bruxelles-Midi.

Les managers de la douane, qui dépend du SPF Finances, ont décidé de réduire "drastiquement" les prestations nocturnes des douaniers à Bierset à partir du 1er janvier prochain. Une mesure qui, selon Ludovic Luciani, aura un "impact négatif sur l'activité économique des entreprises installées à l'aéroport et aux alentours". Cela alors que Liège Airport compte investir 500 millions d'euros pour doubler son nombre de vols et ses emplois, pointe-t-il.  

Cette décision "va à l'encontre du développement de l'aéroport de Liège et met en péril des milliers d'emplois", d'après les syndicats. Ces derniers craignent que la réduction des heures de nuit ne soit "qu'un simulacre pour relocaliser l'activité économique vers l'aéroport d'Ostende".    

"Là-bas, il n'y a pas cette problématique des vols de nuit et il est possible de développer l'infrastructure pour accueillir des vols de fret. Pourquoi des horaires de nuit ne poseraient-ils pas de problèmes à Ostende mais bien à Liège?", s'interroge Ludovic Luciani. Pour lui, en réduisant les prestations de nuit, l'autorité ne reconnait pas l'existence des vols de nuit à Bierset et l'activité cargo 24h sur 24 et 7 jours sur 7 qui y est liée.   

Face à la volonté des managers de la douane de revoir les horaires, une série d'actions ont été lancées lundi matin. La première est cette grève à Liège Airport, "qui se poursuivra tant que l'administration fédérale n'aura pas désigné un négociateur pour se mettre autour de la table et qu'un moratoire n'aura pas été instauré sur les prestations en équipes successives des services douaniers", prévient le syndicaliste de la CSC Services publics.    

Afin de ne pas perturber les vacances des citoyens et les activités économiques des entreprises, les syndicats appellent dès lors le ministre des Finances Vincent Van Peteghem à prendre ces deux mesures "immédiates".  

Mais, pour le moment, aucune négociation n'est en cours, déplore Ludovic Luciani. 'Nous avons prévenu de notre volonté de mener une action dès jeudi et, depuis lors, nous n'avons eu aucun contact" avec la hiérarchie, constate-t-il.  

Et le syndicaliste chrétien d'ajouter qu'une plainte a été déposée ce lundi matin à l'auditorat du travail de Bruxelles en raison de problèmes juridiques concernant la note de refonte des horaires.  

Concrètement, la grève en cours à Liège Airport y retarde pour le moment l'acheminement des colis vers les particuliers et les entreprises, explique Ludovic Luciani. Tous les colis ne sont cependant pas contrôlés par la douane et ceux qui le sont font l'objet d'une analyse de risques, précise-t-on au SPF Finances.    

Outre cette action à Liège, d'autres pourraient voir le jour si les douaniers ne sont pas entendus, que ce soit à l'aéroport de Charleroi, à celui de Zaventem (Brussels Airport), au port d'Anvers ou encore à la gare de Bruxelles-Midi (d'où partent et arrivent les Eurostar à destination/en provenance de Londres). "Les nouveaux horaires ne correspondent pas à ceux des trains", illustre le représentant de la CSC Services publics. "L'impact est donc national", résume-t-il.  

Outre le moratoire sur les horaires et une négociation, les syndicats demandent également que les services douaniers soient reconnus comme service de sécurité civile, publique et militaire pour déroger à la loi du 14 décembre 2000, laquelle fixe certains aspects de l'aménagement du temps de travail dans le secteur public. Ils réclament également des garanties quant à la qualité de vie des agents, ainsi qu'une "réelle possibilité" de sortir du travail en équipes successives. Enfin, la CSC souhaite que la pénibilité du métier de douanier soit prise en compte et que l'allocation pour port d'armes soit revalorisée.

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