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(Belga) La Ligue des Familles s'est dite satisfaite jeudi de la latitude laissée aux parents pour renvoyer ou non leur enfant à l'école dans le cadre de l'élargissement de la reprise des cours dans le maternel et le primaire. L'association redoute toutefois les conséquences de la liberté accordée aux écoles de rouvrir ou pas leurs portes.
"À la suite de la réouverture des crèches il y a un mois, de nombreux parents s'étaient interrogés sur la différence de traitement entre crèches et écoles maternelles. Désormais, crèches, écoles maternelles et primaires seront logées à la même enseigne, l'évolution des connaissances épidémiologiques et sanitaires montrant, d'après le GEES (le groupe d'experts chargé de la stratégie de déconfinement, NDLR), que les enfants de 0 à 12 sont beaucoup moins à risque", relève la Ligue. Celle-ci estime toutefois que la liberté laissée aux écoles quant à la décision de rouvrir ou pas leurs portes aux dates annoncées crée "de la confusion" chez les parents. "On comprend bien la difficulté des établissements et des enseignants à se réorganiser en quelques jours mais, pour la Ligue des familles, cela pose problème que tous les enfants n'aient pas le même accès à l'école et que les parents ne sachent pas ce qu'il en sera dans l'école de leurs enfants ce mardi", regrette Christophe Cocu, directeur général de la Ligue des familles. Ce dernier se réjouit toutefois que l'obligation scolaire ne soit pas formellement réintroduite. "Il était important que ce retour à l'école se fasse sur la base volontaire pour les familles. La circulaire qui vient de sortir prévoit qu'il n'y aura pas de sanction pour les enfants qui ne retourneraient pas en classe. C'est une bonne chose", estime M. Cocu, qui demande à présent une plus grande clarté concernant les stages pour enfants cet été. Dans un communiqué séparé, la Ligue des droits de l'enfant insiste de son côté pour que toutes les assurances sanitaires soient fournies si l'on veut encourager le retour de tous les élèves, y compris ceux qui pâtissent d'une santé plus fragile. "La précipitation avec laquelle s'est prise cette décision n'est évidemment pas engageante. Suivre une Flandre qui privilégie la reprise économique au bien-être des enfants et des enseignants l'est encore moins", selon elle. "Si on veut favoriser le retour d'un maximum d'élèves à l'école, il est indispensable d'avoir un langage commun clair et le plus précis possible. Arrêtez les batailles d'experts ! Il est temps de considérer les parents comme des adultes. Ceux-ci doivent pouvoir faire le choix du retour ou non à l'école en toute connaissance de cause. On a vu que le discours actuel ne rassure que moins de la moitié des familles (environ 40% des élèves de première primaire sont rentrés à l'école). Il est donc nécessaire de corriger le tir. Par exemple, en mettant tous les experts autour de la table (donc aussi - et surtout - ceux qui ont un avis contraire) et en se mettant d'accord sur un langage commun compréhensible par l'entièreté des citoyens. Ce langage comprendra des incertitudes mais, celles-ci aussi, les parents ont besoin de les connaître. Il reste quatre jours pour donner cette information claire. Ça ne devrait pas être impossible", estime son président, Jean-Pierre Coenen. Le collectif de pédiatres qui, la semaine passée, avait appelé à ce retour massif des enfants à l'école s'est, pour sa part félicité, de la décision des autorités publiques. Tout en répétant que la maladie menace moins les enfants, ceux-ci disent comprendre les craintes que vivent certains parents. Ils les invitent à cet effet à prendre contact avec eux pour obtenir toutes les informations utiles. (Belga)