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Requinquée après son face-à-face musclé avec Éric Zemmour, Valérie Pécresse s'est efforcée vendredi de relancer sa campagne dans le fief chiraquien de Brive-la-Gaillarde, exhortant ses rivaux à l'affronter en débat.
"Hier j'ai démasqué M. Zemmour, son projet qui conduirait la France au désordre, à l'impuissance et à la faillite économique", a lancé la candidate LR lors d'un meeting, en allusion à ce débat télévisé suivi par 5 millions de personnes où elle a rivalisé de pugnacité avec son adversaire.
Dans la salle de Brive, plusieurs spectateurs partageaient son avis: "Elle a cassé Zemmour, ça m'a fait bien plaisir!", a assuré à l'AFP Hélène, 73 ans (elle préfère rester anonyme). "Hier elle a repris du poil de la bête. Il reste encore un mois, elle va y arriver".
"J'ai envie d'y croire", a abondé Christelle Chatauret, 48 ans, qui souhaite peut-être que la candidate "s'affirme plus, qu'elle tape du poing sur la table".
Dans son entourage, on parle de cette séquence des derniers jours, également marquée par la présence de Valérie Pécresse au sommet de la droite européenne jeudi et par la publication de son livre programmatique "Le temps est venu" (ed Bouquins), comme d'une "inflexion" capable d'enrayer la lente dégringolade dans les sondages, qui la placent en 4e ou 5e position.
"En 48 heures il s'est passé quelque chose", s'est félicité le président de LR Christian Jacob.
Assez pour rattraper le terrain face au chef de l'Etat? "Il y a une vraie perte de crédibilité d'Eric Zemmour et Marine Le Pen est aux abonnés absents. Le 2e tour est accessible, tout va se jouer maintenant", assure l'un de ses soutiens.
Après avoir inauguré une salle de boxe, Valérie Pécresse a résumé sa combativité dans un tweet: "La politique c'est comme un combat de boxe!"
- "Caricature" -
Dans ce fief chiraquien de Brive-la-Gaillarde, la journée a été marquée par beaucoup de terrain, Mme Pécresse passant un long moment avec les commerçants et clients d'un marché couvert, goûtant le jambon à la truffe ou posant avec des badauds.
La réunion publique qui a suivi devant 800 personnes permettait aussi, face au silence de Nicolas Sarkozy, d'afficher le soutien du camp chiraquien, puisque Claude Chirac (la fille de l'ancien président), François Baroin et Christian Jacob étaient présents.
La candidate a longuement rendu hommage à Jacques Chirac, le posant en antithèse d'Emmanuel Macron: "il était l'amour des Français", a-t-elle assuré.
A un mois de la présidentielle, elle a affirmé que "la guerre est à nos portes mais personne ne doit nous priver du débat démocratique de cette élection présidentielle".
Pour cela, elle a exhorté ses rivaux à venir l'affronter en débat, accusant Marine Le Pen de vouloir "se dérober éternellement", alors que la candidate RN a affirmé vendredi que le débat Pécresse-Zemmour ne lui donnait "envie de débattre ni avec l'un, ni avec l'autre".
"Il faut un projet de rupture de droite, c'est le projet que les Français attendent et pas le projet de Marine Le Pen", a assuré Valérie Pécresse.
Quant au chef de l'Etat sortant, pour l'heure grand favori, elle l'a assuré: "la crédibilité est du côté de mon projet qui seul présente une alternative à Emmanuel Macron".
"On est face à une mise en scène qui tourne à la caricature: imagine-t-on De Gaulle ou Chirac se présenter pas rasés, pour donner le sentiment qu'il est plus proche des Français?", s'est de son côté interrogé Christian Jacob, en allusion à une photo très relayée sur les réseaux sociaux du chef de l'Etat au téléphone.
Valérie Pécresse a conclu son discours en exhortant le public: "Ne croyez pas ceux qui veulent vous voler cette élection. Est-ce que vous êtes prêts à aller au combat avec moi? Moi je le suis, alors suivez moi!"