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"Si vous ne faites pas partie du monde numérique, alors vous ne faites pas partie du monde de l'IA"

L’Américaine Doreen Bogdan-Martin, directrice de l'agence des télécommunications de l'ONU, craint les dérives de l’intelligence artificielle et exprime des inquiétudes majeures face aux défis numériques. Ce qui l’empêche de dormir ce sont les milliards de personnes "du mauvais côté du fossé numérique".

L'Union internationale des télécommunications, qu'elle dirige depuis près d'un an et demi, estime que 2,6 milliards de personnes restent privées d'accès à la technologie numérique.

Points importants :

1.    Doreen Bogdan-Martin souligne que des milliards de personnes restent exclues du monde numérique.
2.    L'ONU vise à mobiliser 100 milliards de dollars pour réduire l'écart numérique, mais il faudrait plus de quatre fois ce montant pour arriver à combler véritablement le fossé.
3.    Elle met en garde contre les risques croissants liés à l'intelligence artificielle, et souligne la nécessité de trouver un équilibre entre régulation et innovation pour assurer une utilisation éthique et bénéfique de l'IA dans la société.

Pour Doreen Bogdan-Martin, ce manque d'accès à la technologie numérique crée un dilemme crucial : "si vous ne faites pas partie du monde numérique, alors vous ne faites pas partie du monde de l'IA", ce qui constitue selon elle l'un des plus grands défis de notre génération.

L'ONU a pour objectif de mobiliser 100 milliards de dollars d'ici 2026 pour réduire l'écart entre les nantis du numérique et ceux qui en sont privés.

Cela peut menacer nos emplois, notre vie privée et notre avenir même

Elle met en garde contre les effets croissants de l'intelligence artificielle générative, offrant les risques et les opportunités. Alors que l'IA offre des possibilités de transformation positives, notamment dans la lutte contre le changement climatique et la pauvreté, elle alerte sur les risques d'utilisation abusive et de désinformation sophistiquée pouvant éroder la confiance dans les institutions démocratiques, au cours d'une année chargée en élections aux lourds enjeux partout dans le monde. Cela peut également, a-t-elle déclaré, "menacer nos emplois, notre vie privée et, je pense, notre avenir même"

Pour autant, elle estime qu'il faut trouver un équilibre entre régulation et laisser-faire, pour éviter d'étouffer l'innovation et pour garantir que l'IA soit utilisée de manière éthique et bénéfique pour la société.

Les algorithmes et les "préjugés à l'égard des femmes"

Elle met également en lumière les préjugés sexistes persistants dans les algorithmes d'IA, mettant en évidence le manque de représentation des femmes dans le secteur des technologies et l'importance cruciale d'une participation équitable des femmes dans les domaines STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), et de la gouvernance des données et des algorithmes.

Une étude publiée jeudi par l'Unesco a révélé que les algorithmes utilisés par OpenAI et Meta affichaient des "preuves sans équivoque de préjugés à l'égard des femmes".

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  • Le fossé n'est pas que matériel et financier : beaucoup de gens ne sont pas capables de manipuler un appareil numérique. La majorité de ceux qui croient maîtriser l'informatique ignorent qu'en réalité ils en sont esclaves et qu'ils sont manipulés par les détenteurs des grosses sociétés : Apple, Microsoft, Google et compagnie.

    roger rabbit
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