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Toulouse découvre le Minotaure, héros d'un opéra urbain de La Machine

"Regarde, il respire", "on entend ses ronflements", "wouahhhh, il est énorme": Toulousains et touristes ont découvert jeudi matin, encore endormi sur la place du Capitole à Toulouse, le Minotaure, gigantesque colosse de bois qui sera pendant quatre jours la star articulée d'un mystérieux opéra urbain de La Machine.

Ses longs cils encore clos, le mastodonte de 47 tonnes et de 12 mètres de haut, au torse fendu d'une large balafre, se repose "d'un long voyage au-delà des continents et au-delà des océans", observe son créateur François Delarozière, venu incognito à vélo sur la place du Capitole, pour voir la réaction du public.

La créature mi-homme mi-taureau, en bois de tilleul savamment sculpté et percé d'écussons d'or, est apparue dans la nuit à Toulouse mais ne s'éveillera que vendredi matin, manipulé par 16 machinistes, au deuxième acte d'un spectacle de quatre jours conçu par la célèbre compagnie de spectacle de rue.

Devant la carcasse truffée de technologies d'Astérion le Minotaure, les regards curieux, médusés ou admiratifs décortiquent l'oeuvre d'art sur fond d'exclamations bercées par le souffle rauque et régulier de la bête: "wouahhhh, il est énorme", lance le petit Heaven, 4 ans et demi, aux yeux pétillants.

"J'ai vu des affiches dans le tram, on savait que ce serait quelque chose de géant", renchérit sa mère Lesly Menge, qui, travaillant pour le réveil et les premières déambulations du Minotaure vendredi, s'est organisée pour faire accompagner son fils tout au long des quatre jours de spectacle, et qu'"il n'en perde pas une miette".

Plus loin, accrochée au toit de l'Hôtel Dieu, sur les bords de Garonne, Ariane, l'araignée géante de 38 tonnes dort aussi. Son réveil est prévu jeudi à la nuit tombée: elle tissera le fil qui guidera le Minotaure vers son temple sacré, selon le scénario du spectacle "Le Gardien du temple", toujours gardé mystérieux.

Pendant la nuit, le temple s'est échoué sur le sable de la Garonne. Il a l'aspect du Capitole, où siège aujourd'hui l'Hôtel de ville toulousain. A la fin du spectacle, le Minotaure le portera sur son dos et pourra ensuite transporter les visiteurs, à l'image du Grand éléphant de la compagnie à Nantes.

Car le colosse hybride, mi-thermique, mi-électrique, deviendra "le porte-drapeau métropolitain" de Toulouse, s'enorgueillit François Delarozière. La municipalité de Jean-Luc Moudenc (LR) espère d'ailleurs de rapides retombées touristiques.

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