C’est en enquêtant dans les groupes de communication de l’Etat islamique que les analystes américain ont trouvé des appels à commettre des attentats. Si la Russie est visée, l’Europe l’est également. C’est ce qui est indiqué dans le rapport d’information transmis à la Belgique.
"Le premier groupe de communications représentait des villes européennes, dont Londres et Paris, où des combattants de l'Etat islamique armés de fusils ou de couteaux faisant mine d'attaquer des victimes potentielles. Certaines communications contenaient des inscriptions avec des appels à attaquer les chrétiens pendant les vacances de Noël. L'une des images montrait un immeuble en train d'exploser dans une ville européenne présumée", peut-on lire.
L’interception de ces appels à passer à l’action montre que la communication internet de l’état islamique n’a en réalité jamais cessé.
"Il a toujours existé un certain nombre de canaux de communication, que ce soit du deep ou du dark web, voire d’autres réseaux sociaux. On peut toujours lancer ces appels qui sont des grands filets destinés à déclencher les motivations d’individus auxquels on n’est pas forcément directement connecté. C’est toute la difficulté de la lutte contre le terrorisme à l’époque à laquelle nous vivons", explique Michaël Dantinne, criminologue à l’ULG.
Ce rapport d’information en provenance des Etats-Unis rappelle également l’existence de différents attentats commis en cette période comme l’attaque sur le marché de Berlin en 2016 ou à Strasbourg en 2018. Plusieurs raisons expliquent pourquoi cette période est sensible.
"Premièrement l’aspect religieux. Je rappelle qu’un attentat a eu lieu au Sri Lanka pendant le dimanche de Pâques. Deuxième raison : les Européens sont nombreux dans les rues pour les achats de Noël. Et troisièmement, nous sommes en pleine période de fête, de paix, et par conséquent, un attentat commis en cette période frapperait très fort les esprits", indique Henri Laquay, avocat dans plusieurs dossiers de terrorisme
Le rapport recommande de surveiller les comportements suspects dans les églises et aux abords. La note ne fait pas état de menace précise, mais elle doit désormais être analysée par l’OCAM, l’Organe de coordination pour l'analyse de la menace.