Accueil Actu

Une femme, fan de rumba congolaise, lance une invitation au roi Philippe juste avant son départ pour Kinshasa (vidéo)

Depuis décembre 2021, la rumba congolaise fait officiellement partie du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. C'est à la fin de l'année dernière que l'Unesco a annoncé sur Twitter que la rumba congolaise - dossier présenté par le Congo-Kinshasa et le Congo-Brazzaville - était admise sur sa liste.

"Cette danse va se développer pour être de plus en plus populaire et les colons vont l'appeler rumba", explique Klay Mahungu, auteur et spécialiste de la rumba.

La rumba congolaise y rejoint la rumba cubaine, inscrite en 2016 et, pour l'Afrique centrale, les polyphonies pygmées de Centrafrique (2003) ou les tambours du Burundi (2014). "Cette richesse, venue du Congo et exportée dans le monde entier, constitue un des éléments de notre fierté", avait tweeté le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement de RDC Patrick Muyaya. "Il est de notre devoir à tous de promouvoir la #Rumba", ajoutait-il.

A Kinshasa et Brazzaville, les spécialistes situent les origines de la rumba dans l'ancien royaume Kongo, où l'on pratiquait une danse appelée Nkumba, qui signifie "nombril", parce qu'elle faisait danser homme et femme nombril contre nombril. Avec la traite négrière, les Africains ont emmené dans les Amériques leur culture et leur musique.

Ils ont fabriqué leurs instruments, rudimentaires au début, plus sophistiqués ensuite, pour donner naissance au jazz au nord, à la rumba au sud. Avant que cette musique soit ramenée en Afrique par les commerçants, avec disques et guitares. La rumba dans sa version moderne a une centaine d'années. C'est une musique des villes et des bars, de rencontre des cultures et de nostalgie, de "résistance et de résilience", de "partage du plaisir aussi", avec son mode de vie et ses codes vestimentaires ("la sape")expliquait à l'AFP le Pr André Yoka Lye, directeur à Kinshasa de l'Institut national des arts (INA).

Une découverte que fera peut-être le roi Philippe qui s'envole pour une visite officielle en République démocratique du Congo. L'invitation est lancée... "Sire, une fois débarqué au Congo, je vous invite à danser la rumba et croyez moi, vous ne serez pas décu", a lancé une Bruxelloise qui danse la rumba.

Le couple royal décolle mardi matin de Melsbroek à destination de la République démocratique du Congo. Une visite royale, initialement prévue pour célébrer les 60 ans de l'ancienne colonie belge en 2020, qui a été reportée à trois reprises, deux fois pour cause de Covid et une fois en raison du conflit en Ukraine.

Une première

Soixante-deux ans après l'indépendance, et douze ans après la dernière visite d'un souverain belge, le roi Philippe et la reine Mathilde fouleront pour la première fois le sol congolais en tant que couple royal. Ils seront accompagnés du Premier ministre Alexander De Croo, de la ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir et du secrétaire d'État chargé de la Politique scientifique, Thomas Dermine.

Le programme dévoilé par le Palais est chargé: en sept jours, la délégation parcourra quelque 3.500 km, en passant par Lubumbashi tout au sud et Bukavu à l'est. Le soir de son arrivée dans la capitale, le couple royal sera reçu par le président Tshisekedi et son épouse pour un dîner privé. Le lendemain, la journée débutera par un dépôt de gerbes au monument aux anciens combattants de la Force publique, où un hommage sera rendu au dernier membre encore en vie de cette unité, qui a été impliquée dans les deux guerres mondiales sur le continent africain.

La journée se poursuivra au musée national inauguré en 2019, en présence du couple présidentiel. A la mi-journée, le Roi et la Reine seront accueillis au Palais de la Nation, résidence du président Tshisekedi. Suivra une cérémonie au Palais du Peuple, siège du Parlement. Après une visite au projet "KinEmploi" mis en oeuvre par la coopération belge, le journée se clôturera par un banquet officiel à la Cité de l'Union africaine. Les femmes seront notamment à l'honneur le jeudi, avec une visite au marché aux pagnes, près du port d'embarquement vers Brazzaville, où des "mamans" vendent leurs tissus emblématiques de l'Afrique de l'Ouest.

Plus tard dans la journée, une table ronde sur les droits des femmes aura lieu à l'Académie des Beaux-Arts. La délégation prendra ensuite la direction de Lubumbashi, chef-lieu du Katanga, où des visites de l'école belge et de l'université sont entre autres au programme.  Enfin, à Bukavu, capitale du Sud-Kivu, le Roi et la Reine visiteront l'hôpital de Panzi.

Fondée en 1999 et dirigée par le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix en 2018, cette institution médicale est spécialisée dans le traitement des victimes de violences sexuelles qui ravagent la région, en proie à un regain de tension avec le voisin rwandais depuis plusieurs semaines. Cette visite en RDC, premier bénéficiaire de l'aide publique belge au développement, s'inscrit dans le cadre du réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays depuis l'accession au pouvoir de Felix Tshisekedi, souligne le Palais.

En 2019, le nouveau président avait consacré sa première visite en Europe à la Belgique, devenant ainsi le premier chef d'Etat congolais à fouler le sol belge depuis 2007. Un an plus tard, à défaut d'avoir pu se rendre au Congo pour célébrer l'indépendance, le roi Philippe avait adressé au chef d'Etat une lettre "historique", dans laquelle il exprimait "ses plus profonds regrets" pour les "souffrances" infligées au Congo. De quoi faire naître, à Kinshasa, l'espoir d'un discours à la hauteur de la missive lors de cette visite.

À lire aussi

Sélectionné pour vous