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Une "marche des fiertés" au départ de la banlieue parisienne, tout un "symbole"

"Amener la pride ici, c'est montrer qu'elle appartient à tout le monde": selon la préfecture de police, quelque 30.000 personnes ont défilé samedi pour la marche des fiertés organisée par l'Inter-LGBT, qui démarrait pour la première fois en banlieue parisienne.

Paillettes, drapeaux arc-en-ciel, danses improvisées... Pour la première fois depuis 1977, la banlieue parisienne a accueilli le départ de cette marche, à Pantin (Seine-Saint-Denis), un symbole voulu par les organisateurs. Le défilé s'est achevé en fin d'après-midi à Paris, place de la République.

Le but est "que la marche ressemble" aux "bénévoles et gens qui l'organisent, qui n'habitent pas tous un duplex dans le Marais mais en banlieue", avait annoncé Matthieu Gatipon-Bachette, porte-parole de l'Inter-LGBT (lesbiennes, gays, bis et trans), en prélude de l'événement.

"Qu'est ce que ça fait du bien de faire une pride là où il y a des vrais gens qui habitent et pas des bourgeois", s'époumone un dj mixant sur une remorque, provoquant une explosion de joie.

"C'est très bien pour la visibilité", confirme Romain, main dans la main de son copain. "Les gays parisiens ne connaissent que très peu les banlieues, donc amener la pride ici, c'est montrer que ça appartient à tout le monde." A 34 ans, le jeune homme est un habitué: il défile douze ans après sa première marche des fiertés.

L'objectif est également politique. "La Seine-Saint-Denis est le département le plus pauvre de métropole, donc (faire partir la marche de ce département) est aussi un marqueur" fort, avait souligné Mathias Neviere, co-président de l'Inter-LGBT avant la marche.

- "Tous les mêmes droits" -

Emblème des communautés LGBT+, le drapeau arc-en-ciel est partout dans les rues de Pantin : sur des drapeaux, t-shirts, parapluies, gants, sur les joues de certains manifestants.

L'événement accueille des nouveaux venus, curieux de venir découvrir la manifestation incontournable des communautés LGBT+. Venue en groupe depuis Lyon "parce qu'elle est plus grande à Paris", Héloïse vit à 23 ans sa première marche des fiertés. "L'an dernier, à Lyon, elle a été annulée à cause du Covid et l'année d'avant aussi parce qu'il pleuvait trop."

Habitant à Paris depuis sept ans, Samuel découvre l'événement, lui qui avait à cœur de "montrer qu'on est tous des êtres humains, avec les mêmes droits". "Je voulais être avec des gens qui sont complètement ouverts, qui n'ont aucun problème avec leur sexualité", détaille le jeune homme de 27 ans. Sur son débardeur blanc, une broche affiche le mot "love" aux couleurs de l'arc-en-ciel.

Il salue également la décision des organisateurs de faire débuter le parcours devant l'église de Pantin. "Il fallait montrer qu'on est présent, parce qu'il y a énormément de gens LGBT+ en banlieue et ils n'ont peut-être pas le courage de faire leur coming-out".

Dans la foule se glissent aussi de nombreux messages politiques, qui résonnent avec l'ouverture prochaine de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, mais pas aux femmes transgenres. "Laissez nous trans-quilles" ou encore "parents trans mais pas transparents", pouvait-on lire sur des pancartes.

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