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Une médecin lance le site "fais une blouse" pour protéger les généralistes

"Pour annihiler le virus, a priori il faut laver ses vêtements à 60 degrés pendant au moins 30 minutes", rappelle Pauline Jeanmougin, médecin généraliste qui comme beaucoup n'est pas assez équipée et a lancé une collecte pour pallier le manque de blouses.

Le port de la blouse en coton, pour les généralistes, les infirmières, les pharmaciens, les aides à domicile ou encore les secrétaires médicales permet une fois de retour à la maison "de se déshabiller, se doucher, se laver les cheveux avant de vraiment reprendre contact avec notre vie familiale", explique le Dr Jeanmougin qui exerce dans le centre de Nantes.

Idéalement, chaque soignant a besoin de deux ou trois blouses pour permettre une rotation dans les lavages et si "maintenant les masques commencent à arriver, on n'a pas de blouses, on est très mal équipés", s'inquiète-t-elle.

Pour remédier à ce manque, elle a lancé avec des amis le site "www.faisuneblouse.com" qui permet depuis samedi de rassembler partout en France des soignants qui signalent un besoin de blouses et des citoyens qui peuvent en donner ou en coudre chez eux.

Les consignes sont précises: il faut des blouses à manches longues, avec ou sans boutons, qui descendent idéalement jusqu'à mi-cuisse ou plus bas, sans poche et en coton épais.

Les donateurs sont appelés à signaler en ligne leur projet de don puis à venir déposer les blouses, durant l'une de leurs sorties autorisées, au cabinet de leur médecin traitant, au centre SOS médecins, aux maisons de garde et dans les cabinets infirmiers qui restent ouverts.

Pour Pauline Jeanmougin, la solidarité a déjà opéré grâce à une maman de l'école de sa fille qui a eu vent de l'initiative. "Elle m'a dit qu'elle avait fait une blouse pour moi que je récupère ce soir (...) ça m'a vraiment fait un plaisir immense, ça réchauffe le coeur d'avoir ce genre de nouvelles", a-t-elle expliqué à l'AFP.

Le don de blouses peut par ailleurs permettre aux personnes en confinement "qui sont parfois un peu désœuvrées, angoissées, d'avoir une vraie action et de se sentir investies, de faire quelque chose pour leurs soignants de proximité", relève la médecin trentenaire.

Pour ceux qui savent coudre, des patrons sont en ligne sur le site. Tous les tissus, blancs ou bariolés, sont autorisés et les blouses de chimiste, souvent remisées au placard par les élèves après leurs études secondaires, font également l'affaire.

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