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Violations quotidiennes de l'accord de paix en Centrafrique

(Belga) Des violations de l'accord de paix pour la Centrafrique conclu le 6 février sont commises chaque jour par des groupes armés, a indiqué jeudi au Conseil de sécurité l'émissaire de l'ONU pour ce pays, Mankeur Ndiaye.

En dépit d'avancées, comme la constitution fin mars d'un gouvernement inclusif, "la situation sécuritaire demeure fragile", a résumé le responsable. "Chaque semaine, entre 50 et 70 violations de l'accord de paix, commises principalement contre les populations civiles par les groupes armés, sont rapportées", a-t-il précisé. Dans une déclaration adoptée à l'unanimité à l'issue de leur réunion, les 15 membres du Conseil de sécurité "ont condamné fermement la persistance des violences commises par des groupes armés". "Ils exhortent les groupes armés à cesser toute forme de violence, à déposer leurs armes et à s'engager dans un processus de démobilisation et de réintégration" dans la société civile "immédiatement et sans conditions en application de leurs engagements dans l'accord de paix", précise la déclaration. L'ONU maintient en Centrafrique une force de paix de quelque 13.000 militaires et policiers. Riche en ressources naturelles, ce pays est déchiré par la guerre depuis 2013. "La violence contre les civils, la levée illégale de taxes, l'obstruction au déploiement de l'autorité de l'Etat et l'occupation de bâtiments publics persistent et constituent une source de profondes frustrations pour le peuple centrafricain", a relevé Mankeur Ndiaye. En Centrafrique, "2,9 millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, ont besoin d'assistance humanitaire et de protection, tandis que 2,1 millions de personnes sont confrontées à l'insécurité alimentaire", a aussi rappelé l'émissaire. Environ 622.000 personnes sont recensées comme déplacées et 590.000 réfugiés centrafricains sont enregistrés dans les pays voisins, selon l'ONU. La priorité doit aller à l'arrêt des violences, à la démobilisation et au désarmement des groupes armés, a estimé la France lors du débat du Conseil de sécurité, en dénonçant les recrutements d'enfants-soldats. Il faut que les responsables des violations de l'accord de paix rendent des comptes, ont jugé de leur côté les Etats-Unis. La Centrafrique a fait valoir pour sa part que "du temps" était nécessaire pour une application effective de "tout accord" de paix. (Belga)

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