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Virus: des Péruviens patientent nuit et jour pour obtenir de l'oxygène

Dormant dans la rue, des centaines de Péruviens patientent nuit et jour, parfois jusqu'à près de 72 heures, pour obtenir de l'oxygène pour leurs proches malades du Covid-19 dans ce pays frappé de plein fouet par une deuxième vague de la pandémie.

Dans de petites tentes, sur des couvertures ou de simples cartons, ils attendent que le personnel d'une usine de production d'oxygène située à El Callao, un port qui jouxte Lima, débute sa routine matinale : passer en revue, avec l'aide de la police, les habitants qui ont fait la queue et annoncer combien de bouteilles pourront être remplies dans la journée.

La deuxième vague de l'épidémie de coronavirus au Pérou a fait grimper en flèche la demande en oxygène, dont les pénuries avaient déjà entraîné, selon de nombreuses familles, une hausse des décès en juin, au plus fort de la première vague.

"Je suis arrivé hier à cinq heures du matin, mais je suis arrivé tard, il y a des gens qui sont là depuis deux ou trois jours", témoigne auprès de l'AFP Yamil Antonio Suca, venu comme les autres avec sa propre bonbonne.

Cet étudiant de vingt ans espère qu'il pourra "avancer dans la file d'attente" et faire remplir sa bouteille sans avoir à passer une nouvelle nuit sur place. "Mon père a le Covid-19, il a 50 ans, il a besoin d'oxygène", souffle-t-il.

L'usine fait face à une demande importante pour ses prix restés raisonnables, alors que les pénuries ont fait grimpé les tarifs, avec parfois des hausses de 300%.

Aux premières lueurs de l'aube, quelques vendeurs ambulants viennent proposer de quoi prendre un petit déjeuner ou simplement un café.

Miguel Angel, un employé de 22 ans, dit être à la 124e place. "Nous avons une membre de notre famille âgée de 89 ans, en mauvaise santé, nous faisons ça pour elle", raconte le jeune homme que son cousin est venu relever dans la file d'attente.

Sous la supervision de la police pour éviter les débordements, les gens sont appelés par leur nom, qui est ensuite inscrit sur leur bouteille. Les bouteilles sont ensuite remplies dix par dix.

La deuxième vague de coronavirus frappe de plein fouet le Pérou depuis début janvier. Les habitants de la capitale Lima et de sept départements sont de nouveau soumis à un confinement obligatoire depuis lundi et au moins jusqu'au 14 février pour tenter de freiner les contaminations.

Le pays de 33 millions d'habitants a enregistré plus de 1,1 million de cas déclarés de Covid-19, dont plus de 40.000 mortels, depuis l'apparition d'un premier cas en mars.

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