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"C’est une fonction qui va mourir": le métier d’Ana, concierge depuis 8 ans, va-t-il disparaitre?

Le métier de concierge est-il voué à disparaitre? Même si leur nombre reste relativement stable ces dernières années, certains perçoivent une tendance à la baisse. Ana, concierge depuis 8 ans, nous explique ses multiples tâches. Elle joue surtout un rôle social très important pour les habitants. 

Ému par une possible disparition de son métier, un concierge depuis de nombreuses années nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour partager ses craintes. 

Pour mieux connaître cette profession, nous avons rencontré Ana dans le hall d’entrée d’un immeuble à Schaerbeek, en région bruxelloise. Vêtue de son tablier, elle frotte avec énergie les boîtes aux lettres métalliques des habitants. "Ça, c’est le rituel de tous les matins, du lundi au vendredi. C’est là où les gens passent leurs mains, il faut quand même penser aux personnes pour ne pas attraper de microbes, de bactéries", explique cette mère de famille. 

Il y a 8 ans, Ana est devenue concierge pour 52 appartements. Ses journées de travail sont rythmées par des tâches diverses. Le nettoyage des communs est l’une de ses principales activités. "Je nettoie les entrées, les carreaux, etc. J’entretiens l’immeuble pour l’embellir. Cela doit être propre", souligne la concierge. 

"Ici, c’est comme une famille"

Ana rend également des services aux occupants de l’immeuble. Elle s’occupe par exemple de la livraison des colis. "En tant que concierge, ce n’est pas une obligation, mais je le fais parce que je travaille et, si le facteur m’en ramène, je les réceptionne". Cela lui arrive également d’aller à la pharmacie ou de faire une course. "Quand les gens partent en vacances, ils me demandent d’arroser les plantes", explique encore la concierge. Ana aide surtout les personnes âgées qu’elle considère "comme ses grands-parents"

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Au-delà des tâches quotidiennes, elle a noué un lien particulier avec les habitants. "Ici, c’est comme une famille. Ils me connaissent moi, ma famille. Je me suis mariée ici. Ils m’ont vue sortir avec ma robe de mariée. Il y a eu des décès et je suis aussi allée aux enterrements. Je m’attache beaucoup aux personnes dans l’immeuble". Cette convivialité, c’est ce qui motive Ana a exercer sa profession. 

Les concierges sont un peu les yeux et les oreilles du syndic 

Pour le gestionnaire de la copropriété, elle joue aussi un rôle primordial, en tant que personne de contact direct avec les occupants de l’immeuble. "Pour moi, les concierges sont très importants, car ils sont un peu les yeux et les oreilles du syndic. Ce qui est non-négligeable dans la gestion de la copropriété et des problèmes qu’il peut y avoir", souligne Geoffrey Leclercq, gestionnaire immobilier à Bruxelles.  

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Selon lui, leur présence constitue également un atout au niveau de la sécurité du bâtiment : "Une concierge ne remplace pas un système de sécurité, mais elle peut dissuader par exemple des cambriolages".  

"C’est un luxe qu’on perd et c’est vraiment dommage"

Geoffrey Leclercq déplore d’ailleurs que certains constructeurs ne prévoient plus de loges pour accueillir les concierges. "On peut remarquer à l’heure actuelle que dans les nouveaux bâtiments, les promoteurs ne prévoient pas ce genre de choses et cela pose vraiment problème pour les copropriétaires qui souhaiteraient faire appel à une concierge et qui souhaiteraient avoir une prestation de services supérieure", regrette le gestionnaire immobilier. "Pour moi, c’est une qualité, un luxe qu’on perd et c’est franchement dommage", estime-t-il. 

Une fonction qui va disparaître? 

Il existe entre 5.000 et 7.000 concierges en Belgique, selon l’office belge de statistiques (Statbel). Un chiffre qui reste relativement stable depuis une dizaine d’années, mais selon certaines voix, la tendance est à la baisse. 

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"C’est malheureusement une fonction qui va disparaître et qui va mourir", regrette José Garcia, secrétaire général du syndicat des locataires. "On les a remplacés parce qu’on a engagé des personnes qui nettoient, on a mis des caméras dans les halls d’entrée. On a parfois même engagé des surveillants. Donc, effectivement, l’ensemble des fonctions que ces personnes avaient ont été fractionnées", déplore-t-il. 

Pour ce syndicat, tout comme pour Ana, ce métier de concierge doit continuer d’exister. Ils estiment que son rôle est essentiel. 
 

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Commentaires

1 commentaire

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  • N'importe quoi, vive les concierges ! Ne laissons pas s'installer cette société individualiste inhumaine prônant le manque de respect mutuel !

    John Café
     Répondre