Les violences physiques liées à l'orientation sexuelle sont en hausse selon le centre interfédéral pour l'égalité des chances. Il y a 4 ans, Pascal était roué de coups par une bande de jeunes âgés entre 13 et 18 ans. Une cellule spéciale a été créée au sein de la police pour accueillir les victimes.
En 2019, Pascal était victime d'une agression homophobe. "Ils avaient entre 14 et 18 ans. C'était une agression très violente. Ils m'ont laissé pour mort", se souvient-il. Pascal a été sauvé par des promeneurs. Mais ses blessures étaient sévères : des côtes froissées, un nez cassé et de multiples contusions sur l'ensemble du corps. "Ils n'étaient pas là pour ma voiture, ils étaient là pour casser du 'pédé'. Et d'ailleurs, dans leurs paroles, c'est sorti quelques fois. Et j'ai encore des séquelles. Et par moments, j'ai des pertes de mémoire parce que j'ai eu une fracture du crâne", décrit-il.
Le cas de Pascal est loin d'être isolé. L'an dernier, le Centre interfédéral pour l'égalité des chances a enregistré 137 dossiers relatifs à l'orientation sexuelle. Près de la moitié concernent des violences physiques. "C'est le premier phénomène qu'on a en termes de violence. Ce sont des coups et blessures, avec parfois même des bandes qui vont attaquer des personnes homosexuelles. Deux hommes qui se tiennent la main, par exemple dans la rue, ça suscite des réactions viscérales. On ne constate pas le même type de violence sur d'autres phénomènes comme le racisme, l'antisémitisme. Les personnes en situation de handicap, etc", éclaire Patrick Charlier, directeur d'Unia.
J'ai des amis trans qui ont peur de sortir.
Selon le directeur, ces agressions homophobes ne sont pas suffisamment punies. Contrairement aux propos racistes, les discours haineux contre les homosexuels ne sont pas poursuivis en justice. "C'est une forme d'impunité. Nous demandons de revoir l'article 150 de la Constitution pour pouvoir adresser ces questions-là et condamner les personnes qui incitent véritablement à la haine", affirme Patrick Charlier.
Sacha, serveur dans un café LGBTQIA+, connaît très bien la situation. "J'ai des amis trans qui ont peur de sortir, par exemple en rue à partir d'une certaine heure", affirme-t-il. Sacha s'interroge. Les mesures mises en place pour éviter le harcèlement sont elles suffisantes ? "Ça ne fait pas grand-chose de porter plainte. Il n'y a pas vraiment de suites", souffle-t-il. À Liège, une cellule spéciale accueille les personnes victimes d'agressions homophobes. Mais les témoignages sont rares. Seules 120 plaintes ont été déposées ces 14 dernières années.
Il y a des "cultures" homophobes par exellence .. on ne va pas les citer pour ne pas nuire
Joseph Bozzer