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L'angoisse de Catherine pour ses 70 chats à Tournai: elle recherche urgemment un nouveau toit pour accueillir ses félins

Très tracassée, Catherine Dussart veut assurer la survie de l’ASBL Félin pour l’autre. Créée en 2017 à Tournai, l'association se trouve à un tournant de son existence. La présidente, accompagnée des responsables du refuge, est activement à la recherche d’un nouveau bâtiment pour accueillir les nombreux chats dont les bénévoles s'occupent chaque année. "La situation est urgente", nous dit elle. 

Le refuge "Félin pour l’autre", qui sera mis en vente à la fin du mois de mai, est actuellement installé à Orcq (Tournai) dans la maison de Catherine Dussart. Son état de santé et ses ressources financières ne lui permettent plus d'assumer ses missions. En passe de déménager, elle lance un appel pour venir en aide à quelque 70 chats. Elle espère pouvoir trouver une solution le plus rapidement possible.

Car pour elle, ces félins sont sa passion première depuis sa plus tendre enfance. "J’ai toujours eu des chats. Chez cet animal, j’aime son côté rigolo comme tout le monde, son côté câlin et son côté indépendant. Il est moins dépendant de vous qu’un chien. J’aime les chats un peu plus difficiles, qui ont perdu confiance en l’humain pour différentes raisons, et leur redonner cette confiance. On veut les sociabiliser quand ils ne sont pas trop sauvages. Je veux leur faire connaître le bonheur de vivre dans une maison. C’est plus mon dada." 

Il y a quelques années, Catherine Dussart a proposé à une autre association d'accueillir des chats chez elle.  "Je suis à moment donné devenue famille d’accueil car j’avais un hangar qui me permettait de prendre 20 à 25 chats. Ensuite, avec 2-3 familles, on a voulu créer notre propre association dans mon bâtiment", indique-t-elle.  

En juillet 2017, l'ASBL Félin pour l'autre était née. Sa mission principale: venir en aide aux chats trouvés, errants, sauvages, abandonnés ou malades afin de les soigner et leur trouver, ensuite, une famille définitive. "Nous collaborons aussi avec la Ville de Tournai dans le cadre de leur plan 'stérilisation des chats errants' et aidons les personnes qui ne sont pas dans la capacité de faire le trappage elles‐mêmes. Nous ne pratiquons pas l’euthanasie de confort sauf si l’état de santé est gravement altéré et qu’aucune autre solution n’est possible", précise la présidente.

Un chiffre illustre particulièrement l'étendue du travail réalisé par le refuge, qui a depuis sa création pris en charge près de 5.000 chats.

"Pour moi, les chats qui vivent en rue ne méritent pas cette vie. Des personnes ne se rendent pas compte qu’un chat abandonné n’a pas les moyens de trouver sa nourriture comme un chat sauvage. C’est tout à fait différent. C’est la misère animale qui nous fait réagir. J’aurais voulu faire tous les animaux, mais on se contente des chats, et on essaye de faire les choses bien. Partout en Belgique, il y a une surpopulation et malheureusement, il y a des gens qui ne se rendent pas compte qu’un couple de chats non stérilisé peut amener énormément de chatons. On se bat énormément pour ça et pour faire changer les mentalités." 

L'équipe est constituée d'une petite centaine de bénévoles, qui consacrent de quelques heures par an à un temps plein par semaine à la gestion du refuge (soins, entretien, collectes, trappage, transport de chats,…). 

"Il y a une équipe de bénévoles qui vient tous les jours de l’année. Il n’y a pas de congés ici. Ils passent tous les jours pour faire les litières, laver les gamelles, donner des soins. C’est un investissement quotidien de 4h en énergie. Le soir, c’est une amie ou moi qui repassons et donnons les médicaments du soir. On organise des collectes deux fois par mois pour subvenir aux besoins alimentaires. On passe beaucoup par les réseaux sociaux pour nous faire connaître", précise Catherine Dussart.

Pour assurer l'avenir de ce refuge, un nouveau bâtiment, sous forme de donation ou de location à bas prix, avec une surface
d’environ 150m², est nécessaire. 

"L'année dernière, on n’a pas trouvé de solutions auprès des banques et l’association ne peut pas me venir en aide non plus. Comme pas mal d’associations, nous n’avons pas beaucoup de rentrées (dons, adoptions,…). Il y a des subventions de la Ville de Tournai car on s’occupe pour eux de la stérilisation des chats errants sur la commune. La Région wallonne nous aide aussi, mais les subsides représentent seulement 11% de nos recettes. Ce n’est pas assez pour envisager l’achat d’un immeuble", regrette Catherine Dussart. 

Et d'ajouter: "L’association est saine financièrement, c’est juste moi, en tant que propriétaire de la maison, qui n’arrive plus à assumer toutes les charges qui ça incombe."

Sans une situation de transition, l'association ne peut actuellement pas accueillir plus de 70 chats, et une liste d'attente s'est formée. Catherine Dussart se dit particulièrement "inquiète". 

"Des demandes il y a en quasi tous les jours. On recherche essentiellement sur Tournai, mais il y a des demandes qui viennent de Charleroi, de Namur, d’Ixelles. Quand on peut aider ailleurs, on le fait. Mais ayant des subsides de Tournai, il est normal de chercher un bâtiment dans le Tournaisis. On aimerait trouver un bâtiment assez grand pour recommencer à zéro. Suis-je inquiète ? Si on ne trouve pas de nouvel endroit rapidement, on va devoir arrêter les prises en charge. Ce qui est inquiétant, c’est qu’on ne sait pas vers où on va. Il y a moins de prises en charge, c’est clair. Je ne vais pas prendre de nouveaux chats, si on ne sait pas où on pourra les mettre ailleurs après. On a visité certains bâtiments, et des loyers de 1500 euros par mois, ce n’est pas possible. Nous n’avons pas les moyens. Et nous ne pouvons pas nous permettre de nous lancer dans des travaux." 

Si vous souhaitez aider la Tournaisienne de 63 ans et les responsables du refuge, vous pouvez contacter l’ASBL sur Facebook, par téléphone (0471 12 45 97) ou par mail via felinpourlautreASBL@gmail.com.

"On attend des propositions. Il est temps que les choses bougent. C’est un gros tracas. Cela me fait peur, cela fait mal. J’espère qu’on va passer ce mauvais cap grâce à des personnes attachées au bien-être animal. On est ouvert à toute aide. Pour l’instant, on est nulle part", conclut Catherine Dussart.

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