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En emménageant, Philippe ne s'attendait pas à ce qu'un tas de ruines avoisine son habitation à Silly. Aujourd'hui, il déplore les conséquences de ces nuisances via le bouton orange Alertez-nous.
"Une ruine est à l'abandon depuis des années. Mais la commune ne fait rien", se désole Philippe via le bouton orange Alertez-nous. Depuis 2016, ce retraité habite la commune de Silly, en province du Hainaut. Depuis plusieurs mois, chaque fois qu'il quitte son domicile, il fait face à un triste décor. "À l'époque, le bâtiment était encore habitable. Il a été racheté par un entrepreneur qui s'est amusé à tout démonter. C'est à l'abandon. Et moi, ça me cause énormément de problèmes", souffle-t-il.
Les propriétaires de cette maison située à quelques mètres de chez lui ont subitement interrompu les travaux de rénovation. Les lieux ont donc été laissés à l'abandon. Et pour Philippe, cette situation n'est pas acceptable. "Il y a une prolifération de rats dans ce bâtiment. Il y a eu une dératisation qui a été faite, mais malgré tout, ça revient. Ils font plein de trous dans mon terrain. J'attends que le bourgmestre fasse quelque chose car rien n'est fait depuis des années", assure le retraité. De plus, selon lui, des camions ont également déversé des tas de gravats et de déchets entraînant l'insalubrité du site.
On a toujours peur qu'une tuile tombe.
À quelques kilomètres de cette bâtisse, une autre maison de la commune tombe en ruine."Chaque fois que l'on rentre du travail, on a cette image devant nous. Quand on reçoit de la visite, on nous demande ce qu'il s'est passé avec cette maison. Et puis, ce n'est pas sécurisant. On a toujours peur qu'une tuile tombe sur une voiture ou qui blesse quelqu'un quand il passe", témoigne Katia, une voisine.
Cette situation est bien connue des autorités. "On comprend bien que pour les voisins, ce n'est pas une situation agréable", concède le bourgmestre. À Silly, une taxe pour les bâtiments inoccupés existe. Le but étant d'inciter à la réhabilitation de ces immeubles sur le marché immobilier. Chaque cas est cependant particulier et mérite un examen des autorités. La maison en ruine que déplore notre témoin Philippe est bel et bien soumise à cette taxe. "Le montant de la taxe est établi sur la longueur et la hauteur de la façade qui va déterminer le montant de taxation. Plus la maison est grande et plus la taxation sera importante", explique le bourgmestre Christian Leclercq.
La taxe peut tout de même être contestée, "ce qui prolonge le délai et la nuisance pour les voisins". Ici, les propriétaires doivent donc s'acquitter de 1.320 € durant toute la période que restera inoccupée leur habitation.
La maison qui fait face à celle de Katia illustre une situation différente. En réalité, cette habitation a été touchée par un incendie en 2015 et est depuis sinistrée. Un permis d'urbanisme a été déposé par les propriétaires. Cette procédure entraîne par conséquent une exonération de la taxe des bâtiments inoccupés. "Pendant 5 ans, nous ne pouvons rien faire. Sauf s'il y a un risque majeur sur la voie publique, c'est-à-dire si un mur est prêt à s'écrouler. Le propriétaire devra étançonner, faire que le mur ne tombe pas. Pour le reste, nous ne pouvons rien faire", explique le bourgmestre.
Bien que la commune dispose de moyens d'action limités, elle peut imposer à un propriétaire d'un bien inoccupé de consolider son bien ou à abattre un pan de mur qui présente des risques pour les passants. "Dans le cas où le propriétaire n'abattrait pas le mur, la commune peut le faire et facturer aux propriétaires les frais occasionnés", précise Christian Leclercq. Selon une estimation révélée dans une étude de l'Université de Liège, la Wallonie compte plus de 100 000 logements inoccupés sur son territoire.