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Propriétaire de panneaux solaires, Thierry produirait trop d’énergie en plein hiver: que se passe-t-il ?

Thierry nous a contactés via le bouton orange "Alertez-nous". Propriétaire de panneaux solaires depuis près d’un an et demi, celui-ci fait face à un problème récurrent : le décrochage de son onduleur, alors que nous sommes en plein hiver. Thierry se demande ce qu’il doit faire pour éviter ce problème. 

Très précautionneux et attentif à sa consommation d’électricité, Thierry, originaire de Charleroi, a décidé d’installer des panneaux solaires. "Avant la crise énergétique, je payais 400 euros/an de facture d’électricité. Mais avec l’augmentation et mon ras-le-bol de dépendre des centrales nucléaires, j’ai voulu devenir autonome", indique Thierry. Après un prêt à 0 % auprès de la Région wallonne, celui-ci investit 10 000 euros en panneaux solaires. "Un investissement nécessaire et plutôt rentable, bien que je n’aie pas encore amorti ce financement". Mais depuis un mois, celui-ci fait face à un problème fréquent sur son installation. Il nous a contactés via le bouton orange "Alertez-nous".

Comme de nombreux "prosommateurs" (consommateur-producteur) Thierry constate des décrochages. Malgré le manque d’ensoleillement, le réseau électrique du quartier semble saturé et son onduleur se met en sécurité (ses panneaux se mettent en pause). Lorsque trop d’électricité est produite, le réseau n’ayant pas (encore) les capacités de le supporter pour le réinjecter et le partager, il "décroche". Parallèlement à ce constat, la surproduction est facturée, de manière forfaitaire pour ceux qui n'ont pas encore de compteur communiquant. Thierry, qui est chez TotalEnergies, paie pour ce surplus 5,30 euros/kVA(kilovoltampère)/mois. 

Un problème récurrent 

Le phénomène de décrochage est récurrent. "Les propriétaires de panneaux solaires sont de plus en plus nombreux. Le réseau, vieillissant, ne peut supporter autant d’énergie", indique Jonas Moerman d’Ecoconso, ASBL qui encourage des choix de consommation respectueux de l’environnement. On estime que rien que pour Ores, les investissements nécessaires pour mettre le réseau à jour s’élèvent à 1 milliard d’euros. En attendant, les gestionnaires peuvent réajuster la puissance de leurs cabines électriques à raison de 2 fois par an, selon les besoins. 

Pour éviter que ce surplus ne soit rejeté dans le réseau et donc, éviter la saturation, il est conseillé d’utiliser un maximum de sa production, donc d'auto-consommer autant que possible l'énergie produite, par exemple en programmant son sèche-linge à 13h, lorsque l'ensoleillement est potentiellement le plus important. "Mais cette solution est partielle, le réseau doit être renforcé", poursuit l’expert. 

Il est encore plus judicieux de consommer ce qu'on produit

D’autant plus avec le nouveau système tarifaire. Avant le 1er janvier 2024, c’était le principe du compteur "qui tourne à l’envers" : "Ce qu’on injectait était déduit de ce qu’on consommait. Et donc, les prosommateurs payaient la différence", indique Ecoconso. Mais depuis le 1er janvier, le système a changé. Désormais, les compteurs "intelligents" et communiquants étant obligatoires pour les nouvelles installations de panneaux solaires, on vend ce que l’on produit. Ici, 5 à 6 centimes/KW. "Donc si on en produit 2000, on les vend 100 euros", indique Jonas Moerman. Et lorsqu’on ne produit pas, on achète au prix du marché : ici, 15 centimes/KW. À cela, il faut ajouter d’autres composantes, comme la TVA. "Avec ce système, il est donc encore plus judicieux de consommer ce qu’on produit", précise Ecoconso. 

Autre souci

Notre témoin indique que cette situation lui est arrivée récemment, ce qui peut paraître étonnant au vu du peu d’ensoleillement. Jonas Moerman précise que cela est bien possible, mais que le problème peut aussi venir de l’installation même des panneaux. Parfois, il suffit de réajuster quelques problèmes techniques ou réglages. 
 

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