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Anne-Marie Lizin se dit victime d\'un \'machisme très fort\'

La bourgmestre de Huy se défend suite aux accusations qui fusent de toutes parts, quant à l'utilisation "scandaleuse" d'une carte de crédit et quant à la gestion d'un centre hospitalier.

Elle était l’invitée de Bel RTL à 7h50 ce matin. Frédéric Cauderlier a épinglé le fait que dans ce qui suit, aucun chiffre n’est avancé pour prouver ses dires. Ce à quoi la sénatrice répond que ces chiffres seront en possession du juge d’instruction concerné. Elle dément également avoir abusé des cartes VISA du CHRH. La bourgmestre de Huy a présenté lundi sa version des faits à l'agence BELGA. Elle assure vouloir agir en toute transparence dans ce dossier où elle est mise sur la sellette. "La situation parle d'elle-même et témoigne à foison de l'ampleur du travail accompli à la tête de l'hôpital durant ces années", commente Mme Lizin, tableaux à l'appui. "Tout a été fait en accord avec la direction générale de l'hôpital, André Humblet, à l'administratif, et moi-même", renchérit Jean Bury, qui était directeur médical du Centre Hospitalier de 1988 à 2004. Le MR dénonce, preuves à l’appui L'opposition hutoise réclame depuis longtemps l'accès aux pièces sur les dépenses du CHRH et le député bourgmestre MR de Hannut Hervé Jamar a remis entre les mains du procureur du roi de Huy des relevés de cartes Visa utilisées par Mme Lizin (PS). Sans s'avancer sur ces relevés, il parle "d'irrégularités flagrantes". Le procureur disposait déjà d'un dossier cartes visas.
Mais Mme Lizin parle de calomnies, preuves à l’appui également
"Il existe dans mon chef une volonté de transparence malgré un climat très hostile de la part du MR", rétorque la bourgmestre de Huy. Mme Lizin a déposé plainte pour recel et calomnie contre Hervé Jamar et enverra au procureur les détails des dépenses relatives à la gestion du CHRH pour les années qui la concernent (1998-2002). "Il s'agit du détail des objectifs, de chaque dépense", assure-t-elle. Sans évoquer les montants crédités, la sénatrice de Huy a enregistré dans deux tableaux cinq années de "travail" du Centre hospitalier en vue de remplir ses objectifs internes et de coopération internationale. Des frais de restaurant ou de réunions A l'interne, le tableau retient des frais de restaurant à l'occasion de quelques journées de travail pour la recapitalisation de l'hôpital, en 2000 à Bruxelles (avec les institutions financières), en 2001, en 2002, à Bruxelles toujours, et à Huy. Des réunions se sont également succédées en ce qui concerne le nouvel hôpital, en 1999, 2000 et 2001, projet aujourd'hui en phase finale. Il est aussi question de négociations sur l'avenir du centre de cardiologie, le statut des infirmières (un colloque est mentionné en 1999 à Bruxelles), l'achat de maisons de repos, etc. Des frais de coopération internationale Concernant l'évolution des objectifs de coopération de l'hôpital, ses gestionnaires justifient l'effort par la volonté, fin des années '90 de mieux saisir le contexte international de l'époque, dont la guerre des Balkans, la guerre en Bosnie et au Kosovo qui achemina au CHRH de nombreux réfugiés au comportement parfois "inadapté". Même chose en Afrique centrale dont la situation génocidaire justifia aux yeux de l'institution plusieurs missions notamment au Rwanda et au Burundi. Des frais inhérents à une série d'événements également répertoriés ont été consentis dans le cadre des relations avec l'organisation internationale de migration (OIM) pour la prise en charge de réfugiés. Une mission s'est par ailleurs organisée au Kosovo en 2000 (coopération avec l'hôpital de Rahovac). Une autre s'est déroulée en 2000 au Bénin, des journalistes étant invités à rendre compte de la situation. Le CHRH a également été sollicité par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dont la ville de Huy reste partenaire. En 1999, une mission a été organisée à Tokaïmura, au Japon, répondant à la spécificité du CHRH, hôpital d'une ville nucléaire. Des restos pas très chers ? Les restaurants retenus en Belgique pour ponctuer les réunions de travail de la direction hospitalière l'ont été, en fonction des interlocuteurs, tantôt à Liège, Namur, mais essentiellement à Huy et Bruxelles où l'on trouve des adresses comme la "Madonna", le "Barbarena", "Les petits oignons", "La Rotonde" mais aussi, la plupart du temps, de plus simples brasseries où, selon Mme Lizin, il s'agissait bien souvent de se contenter d'un "simple spaghetti".

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