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160.000 perdrix et faisans importés des Pays-Bas pour être chassés: la pratique révolte la ligue de protection des oiseaux

Chaque année, 100.000 faisans et 60.000 perdrix sont lâchés dans la nature en Wallonie pour la saison de la chasse. Ces animaux proviennent surtout des Pays-Bas : ils sont importés chez nous uniquement dans le but d'être chassés. La pratique fait polémique : les associations protectrices des animaux critiquant. Quant aux chasseurs, ils se défendent. Arnaud Gabriel et Ghislain Ferderspiel les ont rencontrés pour le RTL info 13h.

"Si on n'en réintroduit pas, c'est une espèce qui est amenée à disparaître". Betrand de Liedekereke est agriculteur et chasseur passionné par la nature et la biodiversité. Pour lui, il n'est pas question d'importation de perdrix et de faisans mais de réintroduction.

"Il est évident que nous ne tuons jamais le dernier, nous faisons en sorte qu'il en reste un bon pourcentage après qu'on ait chassé. Malheureusement, la prédation existe aussi", argumente-t-il.

Corentin Rousseau, directeur de la ligue de protection des oiseaux, n'est pas du tout du même avis: pour lui, ce n'est pas dans le but de sauvegarder l'espèce, mais bien de la chasser. "Ils vont remettre des oiseaux pour  pouvoir en tuer plus. Donc c'est des animaux d'élevage qui n'ont pas peur de l'homme. Nous, éthiquement, on trouve ça assez grave", estime-t-il.


"Accueillir à nouveau cette petite faune des plaines"

Au total, pas moins de 100.000 faisans et 60.000 perdrix sont importés en Wallonie chaque année.

D'après Benoit Petit, président du Royal Club Saint-Hubert de Belgique, l'agriculteur chasseur adapte même ses terres pour les accueillir. "Aujourd'hui, il n'y a plus d'insectes, il n'y a plus de graines dans la plaine, sauf s'il y a des gens qui s'en occupent. Et c'est justement là le souci, c'est que les chasseurs ont cette passion de s'occuper de la plaine, de la réaménager pour accueillir à nouveau cette petite faune des plaines", explique-t-il.

Cette pratique en Belgique est très ancienne, mais elle continue de faire débat. 

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