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Elio Di Rupo tombe la chemise et le noeud papillon: voici pourquoi

Égratigné par certaines voix en interne de son parti, le président du PS Elio Di Rupo a assuré dimanche que sa formation "se portait bien" et a donné rendez-vous en mars pour un "chantier des idées", afin de "rendre la parole aux militants". "Qu'il y ait des critiques est tout à fait normal au sein d'un parti qui compte 90.000 affiliés", a répondu M. Di Rupo, Invité de Pascal Vrebos ce midi sur RTL-TVI. Mais son parti "se porte bien", a-t-il assuré.

Elio Di Rupo est apparu en mode décontracté. "Exit" la chemise blanche et le nœud papillon redevenu rouge depuis qu’il n’était plus Premier ministre. Place à un sobre pull à col roulé sous le veston. Interrogé sur ce changement de look, le président du PS a éludé la question... tout en enchainant sur le retour aux sources qu’il souhaitait pour lui et son parti: tout un symbole. "Il y a des ex-Premiers ministres qui sont allés à l’Europe, d’autres dans des conseils d’administration, d’autres dans des instances internationales. Moi je suis retourné vers les citoyens. C’était ma vocation", a-t-il expliqué à Pascal Vrebos.


Le "chantier des idées" dès le 22 mars

Tout le long de l’interview, Elio Di Rupo a martelé le même mot: "propositions". Le nouveau leitmotiv d’un parti qui, au niveau fédéral, était de toute façon condamné à proposer puisque par définition, dans l’opposition, il est impossible d’agir. Les idées reprennent donc une place importante, et Elio Di Rupo veut remettre la base, les militants, au centre du parti: "Il faut garder le cap des propositions, de la poursuite de l’action du parti socialiste. Nous sommes en train de réaliser le "chantier des idées" avec une réunion de tous les militants le 22 mars et nous demandons aux militants de décider eux-mêmes des thèmes qui seront discutés pendant environ 15 mois. Notre souci premier, c’est de continuer à être le parti relais des travailleurs et des citoyens et en même temps faire vivre les militants, leur rendre la parole à l’intérieur du Parti Socialiste."


Il était récemment à Liège, Binche et Basècles ...

Le président du PS, réélu il y a 3 mois à la tête du PS, a également rappelé plusieurs des chevaux de bataille du parti, toujours avec une anecdote de terrain... retour aux fondamentaux oblige.

Sur le dumping social: "J’étais à Liège il y a quelques jours, où on me disait: "Il faut continuer", notamment en ce qui concerne les travailleurs qui viennent du Sud, de l’Est et qui sont payés parfois 4 à 5€ de l’heure et qui créent du chômage chez les gens qui habitent notre pays."

Sur l’accès à la propriété: "J’étais mardi au carnaval de Binche. Des jeunes sont venus et se sont plaints par exemple qu’ils ont acheté une maison et qu’ils sont grugés. Et bien défendre les consommateurs, c’est notre rôle, nous faisons des propositions."

Sur l’impôt sur la fortune: "J’étais à Basècles il y a quelques jours également. Des militants sont venus et ont dit: "Président, continuez, il faut qu’on obtienne l’impôt sur les grandes fortunes." Et je suis convaincu que les grandes fortunes doivent contribuer comme les autres au bien commun de notre société."

Sur la fraude fiscale: "J’étais avec les jeunes socialistes. Il m’ont dit : "Président, il faut revenir sur la lutte contre la fraude fiscale." Nous l’avons fait avec John Crombez sous mon gouvernement, nous avons obtenu 1,8 milliard sur la lutte contre la fraude fiscale."


Moureaux, Goblet et Flahaut ont raison, mais...

Enfin, même ceux qui le critiquent en interne restent des amis aux yeux du n°1 du PS. D'ailleurs, ils ont tous raison...

Philippe Moureaux qui se demande s’il ne fait pas le mandat de trop? "Je remercie Philippe et il faudrait plusieurs Philippes" au PS.

Marc Goblet, le secrétaire général de la FTGB, qui a vertement critique le parti cette semaine? "Marc Goblet est un ami. Je trouve que sa critique est justifiée", a réagi Elio Di Rupo, non sans rappeler qu’à ses yeux, une telle sortie médiatique contre le PS ne faisait que confirmer l’importance du PS... "Quand un leader syndical s’exprime comme ça, c’est qu’il reconnait que le parti relais notamment pour les syndicats c’est le PS. (...) Il attend du PS qu’il soit le parti de référence, ce que nous sommes. Le relais des colères et indignations des citoyens."

Pourquoi ne l’a-t-on pas entendu quand Rudy Vervoort, président de la Région de Bruxelles-capitale, a maladroitement comparé les Juifs aux terroristes islamistes? "Je ne suis pas un président pour humilier qui que ce soit. Il y a eu une erreur. Il l’a reconnue. Pour moi c’est l’essentiel"

L’opposition pas assez intelligente laissée entendre par André Flahaut? "Ce que Flahaut dit, c’est très juste", a-t-il reconnu, avant d’ajouter, dans le sens inverse des déclarations de l’ex-président de la Chambre, "il faut continuer (...) On a critiqué madame Onkelinx qui est vraiment une amie exceptionnelle. Elle a fait un travail formidable."

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