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Deux toxines des poissons et fruits de mer percées à jour

Le mécanisme d'action de deux toxines libérées par certaines micro-algues, qui avaient notamment provoqué la suspension de la commercialisation des huîtres du bassin d'Arcachon en 2005, a été décrit par une équipe de chercheurs, rapporte mercredi le CNRS.

Ces phycotoxines produites naturellement par plusieurs espèces d'algues peuvent provoquer chez l'homme des diarrhées, des paralysies ou des troubles neurologiques.

L'un des types de toxines, les spirolides, avait été trouvé en 2005 sur des huîtres du bassin d'Arcachon. L'autre type, les gymnodimines, avait contaminé des palourdes en Tunisie, où un système de détection a désormais été mis en place, a expliqué à l'AFP Pascale Marchot, une chercheuse ayant contribué à l'étude.

Malheureusement, les micro-algues porteuses de ces toxines "se disséminent rapidement à travers le monde notamment via les ballasts des navires marchands", indique le CNRS dans un communiqué. Le ballast est l'eau qu'un navire introduit dans ses cales et utilise comme lest mieux s'équilibrer.

"Pour le moment, ça n'est pas très répandu mais ça se répand", selon Mme Marchot.

Les chercheurs ont mis en évidence que les deux toxines agissent en bloquant un récepteur essentiel pour les êtres vivants, le nRACh, qui joue un rôle primordial dans la transmission neuromusculaire et neuronale.

"Cette inhibition engendre alors des dysfonctionnements musculaires et/ou cérébraux, rappelant ceux observés dans certaines pathologies myopathiques ou atteintes cognitives", précise le CNRS.

Les scientifiques ont aussi caractérisé le mode de fixation des deux phycotoxines au récepteur nRACh. Leurs travaux devraient faciliter la mise au point de tests fiables et peu coûteux pour déceler la présence de ces phycotoxines dans les coquillages.

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