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Ils sont jeunes et veulent devenir propriétaires: "S’il n’y a pas de CDI, il n’y a pas d’emprunt d’argent possible"

Beaucoup d’entre nous rêvent de devenir un jour propriétaires. A l’occasion du salon Batibouw qui a ouvert ses portes ce week-end, de nombreux futurs acquéreurs sont venus réaliser leurs songes. Pourtant, même si les taux d’intérêts, historiquement bas, favorisent l’emprunt hypothécaire, les banques sont de plus en plus frileuses à prêter de l’argent. Surtout aux jeunes.

A 25 ans, Armonie, Florian et Kevin rêvent de devenir propriétaires. Mais à cet âge-là, ce n’est pas facile de convaincre une banque de leur prêter l’argent nécessaire. Heureusement, Armonie et Florian sont tous les deux employés, la condition de base pour être écouté. Malgré tout, la banque reste assez réticente. "Ils nous libéraient 180 000 euros. Avec nos deux salaires évidemment" expliquent les jeunes candidats. Armonie constate qu’il faut au "minimum un CDI. S’il n’y a pas de CDI, il n’y a pas d’emprunt d’argent."


Des jeunes candidats sous l’œil attentif des banques

Depuis la crise financière de 2008, les banques sont plus regardantes avant d’octroyer des prêts hypothécaires aux jeunes candidats acquéreurs. Nadinne Rekk, courtière de crédit, explique que "quand on est en couple, il faut que les deux travaillent pour avoir suffisamment pour rembourser un appartement (...). Maintenant, les banquiers demandent, en plus des revenus, que la garantie soit là."
Selon une étude, l’année dernière, seulement 30% des jeunes de moins de 30 ans ont bénéficié d’un prêt. Avant la crise, ils étaient 50%. Aujourd’hui, les jeunes emprunteurs ont intérêt à apporter une partie de l’argent en fonds propre ou, quand c’est possible, faire appel aux parents.


Alors comment devenir propriétaire ?

A la réticence des banques, s’ajoute la hausse des prix de l’immobilier et la difficulté, pour beaucoup de jeunes, de trouver un emploi stable. Malgré tout, Kevin ne perd pas espoir de devenir un jour propriétaire. "De toute façon, je ne crois pas que les intérêts baisseront encore mais le marché, lui, pourra un peu se relancer ou alors via les aides gouvernementales telles que le fonds du logement sur Bruxelles, etc."
Les aides régionales au crédit sont, en effet, un espoir pour les exclus du système bancaire traditionnel. A la région wallonne, 0,5% est le taux le plus bas et on prête même au-delà de 100% de la valeur du bien. "On va se limiter à 5000 euros au-dessus de la valeur de l’immeuble. Donc ça veut dire qu’on peut déjà ajouter 5000 euros sur les frais de notaire et la différence vient à la charge des emprunteurs. On peut donner l’accès à la propriété à des personnes à bas revenus qui ne pourraient pas avoir cette chance-là via une banque" nous raconte Claudia Cammarata, gestionnaire administrative au fonds du logement.
En dehors de Bruxelles ou alors sur une petite surface, il est possible d'acheter son premier bien. Les taux hypothécaires historiquement bas restent tout de même favorables à tous les candidats acquéreurs.

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