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Salah Abdeslam jugé à Bruxelles: après deux ans de silence, va-t-il sortir de son mutisme?

C'est la question centrale du procès. Le seul survivant des commandos jihadistes qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015 va-t-il enfin parler, alors qu'il comparaît pour la première fois publiquement lundi à Bruxelles ? Pour rappel, Salah Abdeslam est jugé pour sa participation présumée à une fusillade avec des policiers, rue Dries à Forest, à la fin de sa cavale en mars 2016.

Selon plusieurs observateurs, il y a fort à parier que Salah Abdeslam ne dira pas un mot lors de sa première comparution. "Moi, je n'espère rien du tout", a estimé Jean-Paul Tieleman, avocat des victimes, en direct dans notre édition spéciale. "Il n'a rien à gagner, a renchéri sur notre plateau le spécialiste en contre-terrorisme, Claude Moniquet. Quoi qu'il [Salah Abdeslam] fasse, parler ou non, son sort judiciaire est scellé. Il sera condamné un jour ou l'autre à la perpétuité et finira ses jours en prison, alors pourquoi parler? C'est le procès qui le dira."


Salah Abdeslam était déterminé

"Il n'y a pas grand-chose à en attendre je le crains. Peut-être qu'il me donnera tort", avait également commenté Matthieu Suc, journaliste spécialisé dans les questions de renseignement et terrorisme pour Mediapart, sur BFM TV. Il s'appuie sur plusieurs éléments pour étayer ses propos.

Premièrement, un texte attribué à Salah Abdeslam, retrouvé dans un ordinateur en Belgique, évoque sa volonté d'actionner sa ceinture explosive lors des attentats du 13 novembre. "Donc ce n'est pas quelqu'un qui a eu peur et qui a changé d'avis", commente le journaliste.

Aurait-il manipulé son avocat pour faire passer un message?

Salah Abdeslam va ensuite rejoindre l'autre partie logistique du commando en Belgique. "Quand il va être arrêté, il va dire à son avocat Sven Mary. 'Je veux parler, je veux communiquer, dites-le publiquement!' et on peut comprendre, a posteriori, que c'était un code pour dire à ses complices de passer à l'acte".

Ensuite, les attentats du 22 mars ont lieu. "Et à partir de ce moment-là, il se mure à nouveau dans son silence. Vu ce comportement, et ça fait un an que ça dure, on a peu à attendre de ce procès", a indiqué le journaliste. Aujourd'hui, Sven Mary a accepté de défendre à nouveau Salah Abdeslam. "Ça pourrait laisser croire qu'il va parler, mais j'ai des doutes", a estimé le spécialiste en contre-terrorisme Claude Moniquet, dans notre édition spéciale.

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