Accueil Actu

La ministre de l'éducation justifie la réouverture complète des écoles: "Il était temps qu'on s'occupe de la santé MENTALE des enfants"

Les parents, les enfants et le personnel enseignant ont appris la nouvelle mercredi soir, vers 22h: finalement, les écoles primaires et maternelles vont rouvrir dans les prochains jours. Les raisons ? Les experts estiment qu'il n'y a finalement pas ou peu de danger pour les enfants et leur famille. Caroline Desir s'explique ce jeudi dans le RTL info 13h.

Caroline Désir, ministre de l'éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, était l'invitée de Fabrice Grosfilley jeudi matin sur BEL RTL, puis d'Alix Battard dans le RTL info 13h. La décision a été prise mercredi soir de rouvrir complètement les écoles maternelles le 2 juin, et les primaires le 8 juin (voir les détails). Une circulaire a été envoyée aux écoles durant la nuit.

"Beaucoup de directeurs ont le sentiment qu'on se moque d'eux, car on leur avait donné une check-list de 150 points à valider pour les 18 et 25 mai. Il y a cependant des mesures qui restent, comme les gestes barrières, les circuits à emprunter au sein de l'école… Et on devra sans doute le faire encore longtemps".

Si tout est bouleversé cette semaine, c'est parce que "les conditions avaient été imaginées lors d'un Conseil National de Sécurité du 24 avril, et depuis lors ça a changé, la situation sanitaire a changé et on a aussi des exemples étrangers, où l'école a repris depuis quelques semaines sans rebond observé". Et récemment, "les pédiatres et les médecins ont dit qu'il était temps qu'on s'occupe de la santé mentale des enfants", a-t-elle expliqué. Parallèlement, "la connaissance du virus a évolué, et il est clair que les enfants ne sont pas les moteurs de l'épidémie, ils sont peu malades et peu contagieux". 

Ça reste à l'appréciation des parents, et en fonction des capacités d'organisation des écoles?

"Oui, effectivement, nous n'avons pas changé d'avis par rapport à cela, nous n'allons pas sanctionner les enfants si certains parents ont peur et ne les mettent pas à l'école (pas de sanction au niveau des allocations familiales non plus). Et on va tenir compte des capacités organisationnelles des écoles et de leurs pouvoirs organisateurs à qui on a demandé énormément ces dernières semaines. Une réalité locale n'est pas l'autre, et on va continuer à travailler avec eux dans les prochains jours".

Par contre, en septembre, sans doute, "on rétablira l'obligation scolaire".

Dans les faits, tout le monde ne rentrera pas dans les semaines à venir…

"Non, et je crois que c'est important de demander aux écoles d'envoyer un message qui sera le plus clair possible, le plus rapidement possible, aux parents, par rapport à la date d'une possible reprise. C'était déjà le cas les semaines précédentes pour les informer du calendrier. J'imagine que des décisions seront prises au sein des pouvoirs organisateurs".

C'est le retour des classes complètes en primaire ?

"On va pouvoir considérer le groupe classe comme une bulle de contact. Cette bulle ne doit pas être mélangée avec d'autres bulles de contact. Donc on demande à ce que les élèves d'une classe jouent entre eux dans la cour de récréation. Et à tous les moments, ce sont les adultes, les membres du personnel, qui doivent être protégés".

Donc il y aura des classes de 25 élèves ?

"Oui, mais on sait que les taux de fréquentation actuels feront qu'on n'arrivera pas à de tels chiffres dans les classes. Mais les experts ont dit que c'est tout le groupe classe qui pouvait être considéré comme une bulle de contact".

Y aura-t-il de nouveaux apprentissages ?

"Si on peut retourner physiquement à l'école, on peut faire de nouveaux apprentissages. Rattraper le temps perdu ? En trois semaines, tout est relatif. On va laisser ça à l'appréciation des enseignants et leur faire confiance. Ça dépendra éventuellement du nombre d'enfants en classe".

Les enseignants devront aussi s'occuper des enfants restés à domicile ?

"Non, on ne demande pas aux enseignants de se couper en deux. On leur demande simplement d'agir avec bon sens".

Pas de masque en maternelle, recommandé en primaire: l'idée, c'est 'plus on est petit, moins on est contagieux' ?

"Tout à fait. C'est ce que j'ai appris des experts: la catégorie 0-12 ans doit être considérée comme une catégorie à part par rapport à cette épidémie. Ils sont très peu malades et vraisemblablement peu contagieux. Donc on peut vraiment travailler différemment sur les maternelles et primaires par rapport aux secondaires".

"En résumé, le port du masque n'est plus demandé pour l'ensemble des primaires, et ils pourront jouer librement dans la cour".

Pour les secondaires, pas de nouvelle rentrée ?

"Non, on considère les adolescents comme des adultes face à cette épidémie. Nous avons fait le choix de ne pas aller plus loin que ce qui avait été décidé. Donc ça ne concerne toujours que les 2e et les 6e années. Et pour les enfants en difficulté scolaire, identifiés par leur professeur, la possibilité est activée".

À lire aussi

Sélectionné pour vous