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Fermeture des écoles: Frank Vandenbroucke répond à Yves Van Laethem et envoie un message aux enfants

Frank Vandenbroucke était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL TVI. Le ministre fédéral de la Santé a notamment été interrogé sur les décisions prises vendredi par le comité de concertation. Plusieurs mesures touchent les enfants et l'enseignement, comme par exemple le port du masque obligatoire dès six ans ou la fermeture des écoles à partir du 20 décembre.

Sur la fermeture, le porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus, Yves Van Laethem, a critiqué "un marchandage politique qui a abouti à une décision qui n'est pas scientifique". " "Il est un petit peu dommage de le faire dans trois semaines alors que le gros intérêt était de le faire maintenant", a-t-il encore indiqué.

Durant l'interview, Frank Vandenbroucke a répondu aux critiques d'Yves Van Laethem et a adressé un message aux enfants.

Pascal Vrebos: Fermer les écoles le 18, c'est stupide dit Yves Van Laethem (ndlr:). Vous êtes d'accord avec ça? C'est du marchandage politique?

Frank Vandenbroucke: Non. Personnellement, je crois qu'il y a toujours un sens de dire qu'on prend une longue période de fermeture des écoles. Mais je crois, entre-temps, on est là maintenant, il faut expliquer le pourquoi. Même si on arrive à un plateau, et ça c'est positif, on voit le plateau tant au niveau des contaminations que des hospitalisations. Mais il ne faut pas prolonger inutilement la souffrance dans les hôpitaux. C'est ça le message. Et c'est un message qui est important pour tout un chacun. Pour vous, pour moi, parce qu'on peut aussi avoir besoin de soins. Il faut expliquer le pourquoi et essayer de convaincre les gens, même si c'est difficile.

Pascal Vrebos: Le masque pour les enfants, vous décidez ça le vendredi et c'est pour le lundi. Il n'y a peut-être pas assez de masque. Que va-t-il se passer lundi si un petit arrive à l'école et qu'il n'a pas de masque? On le fiche dehors?

Frank Vandenbroucke: Quand on dit depuis des mois qu'il faut des masques comme mesure de protection, moi j'ai difficile à m'imaginer que dans les écoles on n'ait quand même pas un peu préparé. Pour le reste, je ne vais pas donner de commentaire parce que je sais que c'est compliqué. Ce sont des décisions qui viennent après de longs débats, mais soudainement, je sais. Mais maintenant, ce qui est important, c'est de compter sur le bon sens de la population. J'ai vu quand même dans une enquête de la RTBF que 60% des francophones qui ont participé étaient d'avis qu'il fallait des mesures plus strictes (ndlr: voir note en fin d'article). Ça veut dire qu'entre-temps, il y a peut-être une majorité silencieuse. Des gens qui en ont marre, qui ont des difficultés, pour qui c'est pénible, mais qui néanmoins comprennent que, pour combattre ce virus, il n'y a qu'une seule solution. C'est combiner des mesures difficiles.

Pascal Vrebos: L'école, pour vous c'est toujours le moteur de cette vague, que vous annoncez depuis un mois?

Frank Vandenbroucke: Non, pas toujours. C'est assez nouveau à vrai dire. Ce n'est pas ce qu'on a vu dans les vagues précédentes. C'est nouveau avec le Delta, et aussi nouveau parce qu'on a vacciné quand même une partie importante des enfants entre 12 et 17 ans. Et là on voit l'impact positif de cette vaccination. On a vacciné quand même la grande majorité des adultes. Le problème, c'est que les enfants entre 5 et 11 ne sont pas vaccinés, et ceci dans une société qui se sent libérée. C'est cette combinaison qui est tellement dangereuse. La raison pour laquelle les débats portent sur l'école, et pas seulement sur l'école, ce n'est pas que les enfants sont coupables, pas du tout. Ce n'est pas que dans les écoles on n'a pas essayé de faire des choses positives. Mais c'est parce que là, le feu continue à brûler. C'est là le risque. Et je dirais aussi, parce que c'est aussi une question éthique qui n'est pas facile, ce qu'on demande aux enfants, c'est contribuer un peu à la protection du monde dans lequel ils vivent. La protection de leurs enseignants, de leurs parents, de leurs grands-parents. Mais c'est aussi leur monde. C'est le monde dans lequel les enfants vivent. Est-ce qu'on veut que les enseignants, les parents, les grands-parents sont toujours en difficulté, qu'il faut des quarantaines successives de tout le monde, non. On veut un monde au plus normalisé que possible. Et là, les enfants peuvent contribuer pour protéger leur monde. Et ça, on peut l'expliquer aux enfants. D'ailleurs, il y a pas mal d'enfants qui comprennent ça.

NDLR: nous n'avons pas trouvé l'étude évoquée par Frank Vandenbroucke. Mais un récent sondage de l'association de consommateur Test Achats indique que 61% des francophones interrogés sont en faveur d'un vaccin obligatoire pour les soignants. 59% des Belges seraient favorables à un vaccin obligatoire pour tous les adultes L'échantillon du sondage comprenait plus de 1.000 personnes représentatives de la population.

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