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Formation fédérale: Paul Magnette (PS) ne veut pas d'un gouvernement d'urgence

"Il serait irresponsable de faire des petits jeux politiques, la seule priorité actuellement est la santé", a fait savoir le président du Parti socialiste, Paul Magnette, ce dimanche sur RTL-TVI lors de l'émission "C'est pas tous les jours dimanche".

Le président du PS Paul Magnette a rejeté dimanche l'option de la constitution d'un gouvernement avec la N-VA, d'une durée limitée dans le temps, pour gérer l'urgence. Il privilégie l'option d'un soutien élargi, depuis le parlement, aux mesures gouvernementales fédérales, et la coordination avec les gouvernements régionaux dans la lutte contre le coronavirus, qui doit être la priorité numéro un.

La seule priorité doit être de dépister le coronavirus et de soigner les gens

S'exprimant via Facetime au cours de l'émission "C'est pas tous les jours dimanche" (RTL-TVi), après une réunion électronique du bureau de son parti, il a été rejoint par le co-président d'Ecolo Jean-Marc Nollet, s'exprimant sur le plateau de l'émission, tout comme le président du MR Georges-Louis Bouchez. Celui-ci s'est félicité du sens des responsabilités des deux partis francophones pour faire face à la crise liée à la pandémie du coronavirus au profit de la population.

"Le temps est à l'union nationale"

"Il ne s'agit pas de former un (ndlr: nouveau) gouvernement. Nous sommes au coeur d'une crise majeure. La seule priorité doit être de dépister le coronavirus et de soigner les gens.... Nous disons 'ne perdons pas de temps'. Il y a un gouvernement (fédéral) et des gouvernements régionaux", a expliqué le président du PS. M. Magnette a jugé "indécent", et "cynique", dans le chef du président de la N-VA de vouloir "instrumentaliser une crise majeure à des fins politiques". "Le PS soutiendra depuis le parlement toutes les mesures que prendra le gouvernement (ndlr: fédéral) pour apporter les réponses nécessaires à la crise", non seulement sur le plan sanitaire, mais aussi sur celui de ses conséquences économiques. "Le temps est à l'union nationale pour prendre les mesures pour que le pays soit à la hauteur des enjeux", a-t-il insisté.

De son côté, le co-président d'Ecolo, Jean-Marc Nollet, a indiqué avoir fait passer aux présidents de partis concernés le message que les 21 députés verts du parlement fédéral "apporteront leur soutien à toutes les mesures que le gouvernement sera amené à prendre" et "seront disponibles pour voter les textes nécessaires". "Où sont les partis qui en sont à demander de changer des ministres... Les gens n'attendent pas cela", a-t-il poursuivi rappelant qu'en changement de gouvernement imposait d'engager des gens dans les cabinets ministériels et d'en remercier d'autres, ce qui prend du temps.

Bouchez soutient Wilmès

Le président du MR, Georges-Louis Bouchez s'est félicité de la volonté des socialistes et écologistes de jouer la carte de l'union nationale face à la crise et de faire chorus avec le gouvernement dirigé par Sophie Wilmès (MR) face à la crise. A ses yeux également, l'intérêt du pays doit passer avant celui du pays. Celui-ci a besoin d'un gouvernement en pleine capacité d'agir, a-t-il dit en substance. D'après M. Bouchez, la N-VA voulait commencer à aborder dans la négociation une série de chapitres tels que la migration et les enjeux institutionnels. "Si on parle par exemple de migration et d'institutionnel, avec le PS et la N-VA vous n'aurez pas de gouvernement avant Pâques", a-t-il dit. Selon le président du MR, la Belgique serait loin d'être la seule, à l'échelon européen, a avoir un mode de fonctionnement gouvernermental tel que celui qui se dessine.

Les présidents de parti se retrouvent au parlement

Les présidents des partis socialistes, libéraux, du CD&V et de la N-VA se sont retrouvés dimanche à 14h à la présidence de la Chambre sous la houlette des deux missionnaires royaux, Patrick Dewael (Open Vld) et Sabine Laruelle (MR).

Cette réunion des six partis suit une autre réunion qui s'est achevée dans la nuit, vers 2h00 du matin, et un Bureau du PS à l'issue duquel le président, Paul Magnette, a signifié le refus de son parti de changer le gouvernement fédéral actuel alors que le pays est confronté à la pandémie de coronavirus et sa disposition à soutenir l'exécutif en place depuis les bancs parlementaires.

M. Magnette a rappelé son point de vue en arrivant à la réunion. "Ce n'est pas le moment de nommer de nouveaux ministres. Depuis jeudi, nous voyons que le gouvernement fédéral collabore très bien avec ceux des Régions. Ce qui compte, c'est de prendre les mesures nécessaires", a-t-il expliqué.

Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a abondé dans le même. Il a appelé les autres partis à donner au gouvernement fédéral les moyens de fonctionner. "Le mieux, c'est d'avoir une majorité parlementaire", a-t-il ajouté. Selon lui, l'urgence impose de "ne pas s'embourber dans des processus de formation qui prennent du temps". "Composer un cabinet ministériel, cela prend un mois", a-t-il précisé. "Les gens ne comprendraient pas. Aujourd'hui, Sophie Wilmès (Première ministre), Maggie De Block (ministre de la Santé), Pieter De Crem (ministre de l'Intérieur) sont les points de référence de la population", a-t-il fait remarquer.

Le président du CD&V, Joachim Coens, n'a pas souhaité faire de commentaire. Les présidents de la N-VA et de l'Open Vld ne se sont pas montrés aux médias. Lundi, M. Dewael et Mme Laruelle doivent présenter leur rapport final au Roi.

Le cdH et DéFI se sont déclarés prêts à soutenir des mesures gouvernementales dans le cadre d'un mouvement d'union nationale face à la crise née de la propagation du Covid-19 à l'échelle du pays, et par-delà au niveau mondial.

Sur le papier, il y a un large soutien du parlement pour une union face à la crise

Le cdH est prêt à le faire pour toute initiative gouvernementale qu'elle soit de plein exercice, ou en affaires courantes. DéFI, dans le cadre d'un soutien à la gestion de la crise par le gouvernement Wilmès. En incluant les partis du gouvernement minoritaire (MR, Open Vld et CD&V), les socialistes et les écologistes qui en ont fait l'annonce dimanche midi, le cdH, DéFI et l'indépendant Émir Kir (ex-PS), le gouvernement Wilmès peut compter, sur le papier, en tout cas sur un appui stable de 95 élu(e)s au parlement pour faire passer une série de mesures de gestion de la crise née de la propagation de la pandémie, si cette formule prend corps. Le PTB concentrera ses votes positif sur les mesures socio-sanitaires. Côté socialiste, le sp.a, interrogé à ce propos dimanche après-midi, a précisé qu'il s'est toujours positionné de manière "constructive" au parlement et qu'il "continuera à le faire".

"Nous apporterons notre soutien constructif et volontariste à toute initiative gouvernementale, de plein exercice ou en affaires courantes, pour traverser cette crise avec efficacité et succès. Rien n'est plus important que la santé des gens", a indiqué le président du cdH Maxime Prevot via Twitter. Selon M. Prevot, la gestion de la crise demande en urgence un gouvernement de plein exercice. Le cdH est disponible pour "favoriser une solution rapide". "Toutes les forces démocratiques de bonne volonté doivent mettre leurs querelles de bac à sable sur le côté et se serrer les coudes. Le pays l'exige", a-t-il commenté. "Ce que je souhaite c'est un gouvernement disposant de toutes les prérogatives et soutiens d'un gouvernement de plein exercice. Avec tous les partis qui annoncent soutenir l'exécutif en place, c'est ce que l'on obtiendra", a-t-il encore dit.

De son côté, le président de DéFI, François De Smet a affirmé qu'il semblait "hélas trop tard pour former un gouvernement de plein exercice. L'équipe de Sophie Wilmès doit être soutenue dans sa gestion de cette crise inédite, au nom d'une trêve nationale", a-t-il déclaré via le même média social. François De Smet a précisé que DéFI "soutiendra donc toute initiative parlementaire ou gouvernementale permettant de combattre le coronavirus et de venir en aide à ses victimes, sanitaires et économiques". Idem pour Émir Kir, interrogé à ce sujet dimanche.

Pour le PTB, Raoul Hedebouw a annoncé que sa formation "soutiendra toutes les mesures sous l'angle de la devise 'les gens et la santé d'abord, pas le profit et l'économie'. Comme dans le cadre du fond blouse blanche, le PTB soutiendra toutes les initiatives qui vont dans ce sens. Le PTB appuiera particulièrement toutes initiatives visant à arrêter la production dans les secteurs non essentiels ainsi que dans la compensation financière salariale des travailleurs via la mise sur pied d'un fond spécial", a-t-il précisé. Le Vlaams Belang n'a aucune intention de signer un chèque en blanc. Il jugera sur chaque pièce introduite.

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