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"C'est une injustice": des chauffeurs LVC bruxellois campent devant Uber pour lancer un signal de détresse

Le chauffeur sous licence LVC (Location de Voiture avec Chauffeur) bruxelloise qui campe depuis lundi 22h00 devant le siège d'Uber, situé boulevard Louis Schmidt à Etterbeek, a été rejoint ce mercredi soir par quatre autres, dont l'accès à la plateforme a été bloqué unilatéralement.

Le chauffeur qui a installé sa tente lundi soir entend avec cette action envoyer un signal de détresse. Il veut dénoncer le manque à gagner vital dû à l'ouverture du marché bruxellois via Uber aux chauffeurs qui ont des licences LVC délivrées dans les autres régions. Des affiches et pancartes portant des messages comme "Uber = discrimination", Égalité = Ouvrir la Flandre aux Bruxellois" et "Uber hors la loi" entourent le campement. "Je ne comprends pas pourquoi Uber applique la loi en Flandre, mais pas à Bruxelles", s'interroge-t-il. "Ma recette n'est aujourd'hui plus rentable. Le marché est ouvert à tous dans la capitale, mais je ne peux pas travailler à l'aéroport et charger des clients en Flandre. Je trouve que c'est une injustice". Un petit groupe de chauffeurs LVC bruxellois sont venus le soutenir mercredi après-midi. Quatre d'entre eux ont décidé de rester camper pour dénoncer la suspension de leur accès à Uber à la suite d'une plainte d'un client. "Un client a dit que j'avais parlé au téléphone en conduisant et mon compte est bloqué depuis trois mois", a expliqué l'un d'eux. "J'ai essayé de me défendre, mais on m'a dit c'était un "robot" qui faisait les choses automatiquement".

Le troisième explique quant à lui avoir été suspendu le 11 mars dernier: "Avec les restrictions Covid, je n'avais alors le droit qu'à trois passagers. J'ai refusé un groupe qui voulait monter à quatre et ils m'ont signalé en descendant". Brahim Ben Ali, secrétaire général du syndicat français INV (Intersyndicale Nationale VTC), était présent au rassemblement de soutien: "On fait les mêmes constats en France, où il y a aussi des déconnexions abusives sans préavis ni possibilité de se justifier. Il y a ce que l'on appelle des "gérants de paille" chez nous. Les décisions sont prises à San Francisco. Sans réels sièges sociaux en France ou en Belgique, les chauffeurs n'ont pas de pouvoir de discussion".

"Nous avons parlé au premier chauffeur pour discuter de son inquiétude concernant le manque de clarté des différentes licences régionales", a réagi Uber mercredi soir, expliquant se conformer aux réglementations en vigueur dans chacune des régions. "À Bruxelles, nous offrons aux chauffeurs LVC la possibilité d'opérer conformément à l'ordonnance Sparadrap, qui, selon le jugement du tribunal de Bruxelles du 29 avril 2022, permet aux chauffeurs possédant une licence flamande ou wallonne de travailler à Bruxelles. En Flandre, nous opérons conformément aux réglementations de la région."

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