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Alain a déneigé les routes l'hiver dernier: la région wallonne lui doit toujours 44.000 euros pour son travail

Les chutes de neige survenue l'hiver dernier mettent en difficulté un entrepreneur d'Eghezée, en province de Namur. Alain a déneigé les voiries pour le compte de la région wallonne. Mais voilà: 6 mois plus tard, la facture de 44.000 euros ne lui a toujours pas été payée. Aujourd'hui, le mauvais payeur menace la pérennité de sa société.

"C'est des factures des mois de janvier, février et mars!", lance d'emblée Alain. Plus de six mois de retard, et ce gérant d'une entreprise de construction et de dépannage n'a toujours pas vu les 44.366 euros qu'il doit percevoir du Service public de Wallonie. "Ils ont payé quelques factures, et maintenant ils ont un découvert de 44.000 euros. On sonne, on envoie des recommandés et il n'y a pas moyen d'avoir. Ils envoient juste une petite lettre pour me faire une reconnaissance de dette, mais je ne suis pas plus avancé avec ça", dénonce Alain Honnof.

Ce n'est pas toujours facile de dire à un homme 'Ecoute le soir de Noël il faut rouler'

Voilà 25 ans qu'Alain sale les routes et dégage la neige en plein hiver. Un travail souvent ingrats réalisé à toute heure du jour et de la nuit pour assurer la sécurité des automobilistes. "Il faut trouver les gens aussi. Ce n'est pas toujours facile de dire à un homme 'Ecoute le soir de Noël il faut rouler' alors qu'il est prêt à se mettre à table. Ou le soir de la Nouvelle année. Et c'est comme ça, on est rôdé, on ne rouspète pas là-dessus, on savait au départ dans quoi on s'engageait. Mais au moins qu'on soit payé en temps et en heure", confie Alain.

Ça prendra au maximum un mois

Selon le Service public de Wallonie, le retard est dû à une enveloppe budgétaire jugée insuffisante à cause d'un hiver plus rude que l'année précédente. "Ce sont des choses qui se produisent. Ça ne veut pas dire qu'elles sont acceptables, mais il arrive que les prévisions soient difficiles à effectuer", explique Laurence Zanchetta, porte-parole du Service public de Wallonie.

Pour l'hiver 2017-2018, il y a eu 100.000 tonnes de sel répandues au lieu des 70.000 budgétisées l'hiver dernier. Soit un total de 41 millions d'euros de dépense contre 30 millions initialement prévus. "On demande une réallocation. Ça doit passer évidemment par le gouvernement. Ce qui se passe, c'est que ça peut prendre du temps, parce qu'il faut également un arrêté. Ça prendra au maximum un mois", indique Laurence Zanchetta.

Si le SPW se veut rassurant, Alain aura bien besoin de son dû pour entretenir ses machines à l'approche de l'hiver.

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