Accueil Actu

Galère du repas de midi dans les écoles: privés de repas chauds, des élèves ne mangent rien

L'organisation du repas de midi dans les écoles n'est pas évidente depuis que l'enseignement est passé en code rouge. Les élèves doivent manger en classe et cela a plusieurs conséquences. Certains enseignants sont inquiets.

L'enseignement fondamental et l'enseignement secondaire ont basculé en code rouge depuis le 16 novembre. Ce régime serait d'application jusqu'au 18 décembre, dernier jour des classes avant le congé de Noël. Aucun repas n'est servi par les écoles.

Cela a des conséquences. L'organisation du repas de midi n'est pas toujours évidente. Avec le code rouge, les élèves mangent en classe et ça peut être un casse-tête à gérer dans certains établissements, notamment en secondaire où cela varie d'une école à l'autre. Certains laissent le dernier degré sortir (comme habituellement) mais pas tous.

"On ne mange plus au réfectoire. On mange en classe avec nos sets de table. On peut parler mais pas crier", a expliqué Claudia, élève de 6ème primaire à l'école Saint-Sébastien à Liège.

"Les classes sont sens dessus dessous"

Il y a aussi un problème de surveillance car ce sont souvent les professeurs qui doivent effectuer cette tâche en plus de leur travail. Dans certains cas, il n'y a pas de surveillants du tout, ou alors il n'y a qu'un seul surveillant pour plusieurs classes.

"Les élèves mangent dans le local où ils ont eu cours toute la journée avec des professeurs qui les surveillent, avec, parfois aussi, des professeurs qui doivent surveiller les couloirs et deux ou trois classes s'il y a des professeurs absents", a détaillé Anne, professeur de français.

"C'est problématique et ça provoque même la colère de certaines catégories de personnels je pense aux professeurs d'éducation physique qui sont quasiment systématiquement réquisitionnés pour faire de la garderie alors que ce sont des personnes qui ont un métier qui est très particulier et devrait justement être mis plus en valeur parce que les enfants, ne pouvant pas sortir et ne pouvant plus pratiquer leur sport à l'extérieur, se seraient bien qu'ils puissent faire un peu de sport à l'école", a dit Luc Toussaint, secrétaire régional CGSP Enseignement à Liège.

Les classes sont souvent sales car les élèves ne respectent pas toujours le matériel.

"Ca pose différents soucis. On a souvent des disputes en classe. Les classes sont totalement sens dessus dessous avec des crasses partout. Les femmes de ménage se plaignent", a précisé Xavier, professeur de mathématiques dans une école de Liège.

Manger dans les classes posent plusieurs problèmes comme la proximité si trop d'élèves se trouvent dans un petit espace lorsqu'ils retirent le masque.

"25 élèves dans 40m² sans masque ça va à l'encontre des mesures sanitaires", a déploré Xavier.

"Certains ne mangent pas"

Des professeurs ont aussi remarqué que certains élèves sautent les repas. Ces enfants n'ont pas l'habitude de manger des tartines et vu que les repas chauds et sandwich ne sont plus servis, ils ne mangent tout simplement pas.

"Quand les élèves mangent, j'ai constaté qu'il y avait entre un quart et deux tiers de la classe qui ne mange pas car on ne peut pas sortir et ils n'ont pas la culture de se faire des tartines. C'est une organisation à laquelle ils ne sont pas habitués. D'autant plus que d'habitude, l'école propose des repas chauds mais aussi des sandwiches. Les distributeurs ne sont plus accessibles, donc même une gaufre au chocolat ou une boisson ce n'est plus possible", a décrit Anne, professeur de français.

Dans certains établissements, cela se passe bien. Les temps de midi sont parfois allongés pour permettre aux professeurs de souffler un peu. Certains font aussi des demi-groupes en classe pour avoir moins d'enfants dans les locaux le temps du repas.

La régionale liégeoise CGSP a publié un message sur les réseaux sociaux. Elle attire notamment l'attention sur l'organisation compliquée des repas de midi. Une publication déjà partagée plus de 1000 fois.

COVID-19 Belgique : où en est l’épidémie ce lundi 7 décembre ?

À lire aussi

Sélectionné pour vous