Accueil Actu

Haron, mannequin non binaire, chassé d'un restaurant pour sa tenue: "On a le droit de s'habiller comme on veut"

Un jeune non-binaire, qui ne se sent ni homme ni femme, a été chassé d'un restaurant bruxellois. Un serveur est venu lui demander de se couvrir ou de partir. L'établissement estimait que la robe d'Haron était trop légère.

Ce dimanche soir, Haron Zaanan se rend au Drug Opera, un restaurant bien connu du centre-ville, à quelques mètres de la Grand Place. Haron dîne avec sa petite sœur. Au moment de passer à table, il (c'est le pronom qu'il utilise) enlève sa veste, dévoilant ses épaules dénudées. Alors qu'il s'attend à passer commande pour le dessert, un responsable lui demande de se couvrir. "C'est là qu'il me dit que je ne pourrais plus commander quoi que ce soit tant que je ne me couvre pas parce que j'avais, d'après eux, le dos nu. Je portais pourtant une robe bustier", raconte Haron. 

Pour l'influenceur de 19 ans, les explications du responsable ne sont pas justifiées. Haron et sa sœur décident ainsi de quitter les lieux. "Que ce soit moi ou quelqu'un d'autre, on a le droit de s'habiller comme on veut pour aller dans un restaurant, surtout dans un pays et dans une ville ouverte où il n'y a pas de règles donc ça n'a aucun sens. Je me suis senti humilié, je me suis senti rabaissé et choqué surtout", réagit-il. La soeur du mannequin filme la scène. La vidéo circule sur les réseaux sociaux.

Nous avons tenté d’obtenir les explications du restaurant pointé du doigt, mais la direction ne souhaite pas s’exprimer. La ville de Bruxelles condamne quant à elle l’incident. Le bourgmestre a reçu la victime. "Je suggère à la direction de l’établissement de former son personnel à la diversité", a réagit Lydia Mutyebele, échevine de l’égalité des chances.

Haron dénonce la discrimination dont il est régulièrement victime. "Dans la rue, des insultes sur les réseaux sociaux, des menaces sur les réseaux sociaux, c'est quotidien. Mais honnêtement, ce que j'ai envie de leur dire, c'est vraiment de s'éduquer. Aujourd'hui, nous vivons dans un monde où il y a des personnes de tous genres, de toutes cultures, de toutes nationalités, qui s'habillent de tous les styles différents et il faut apprendre à vivre tous ensemble", déclare-t-il.

L’influenceur va déposer plainte. Pour ces faits, le restaurant risque de devoir payer des dommages et intérêts et une amende. Les victimes de discrimination liée à leur identité de genre peuvent contacter le 0800 12 800.

À lire aussi

Sélectionné pour vous