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L'information et les discriminations au coeur des préoccupations des publics en 2020

(Belga) La crise sanitaire a fortement impacté le secteur audiovisuel mais aussi les attentes des Belges en matière de régulation des médias, analyse le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), dans son rapport annuel portant sur l'exercice 2020 et dévoilé dans la nuit de mercredi à jeudi. L'an dernier, le régulateur de l'audiovisuel en Fédération Wallonie-Bruxelles a reçu plus de 220 plaintes, dont un grand nombre relatives à des questions d'information ou de discrimination, et ouvert 180 dossiers.

Le nombre de plaintes (226) adressées au CSA a légèrement diminué par rapport à 2019 (-59 plaintes) et le nombre de dossiers a lui aussi baissé (180 en 220 pour 189 en 2019). La différence entre le nombre de plaintes et de dossiers s'explique par l'existence de plaintes multiples sur un même sujet.  "Alors que la majorité de la population était en confinement et retournait vers ses médias classiques, il n'y a pas eu d'augmentation des plaintes, mais au contraire une période de trêve", relève le régulateur. En revanche, la proportion de plaintes jugées recevables est quant à elle en augmentation et passe de 46% en 2019 à 62% en 2020, soit 140 des 226 plaintes reçues, nuance le CSA. Avec la pandémie, la problématique de la désinformation a particulièrement été placé au-devant de la scène l'an dernier. Mais 2020 a aussi été marquée par le mouvement Black lives Matter (mort de George Floyd, décolonisation de l'espace public dans le monde entier...). Les plaintes auprès du CSA ont donc reflété ces préoccupations.  C'est l'information qui a le plus préoccupé le public au cours de l'année écoulée. "Les plaintes qui concernent cette thématique représentent 24,4% de l'ensemble des plaintes reçues (recevables ou irrecevables) contre 8% en 2019", explique le CSA. La question des discriminations représente quant à elle la seconde préoccupation en termes de plaintes reçues. "Ces dernières visent le racisme, le sexisme, l'homophobie, la transphobie, l'islamophobie et la grossophobie", précise le régulateur. "Elles représentent pour cette année 20% des plaintes reçues contre 13% en 2019. En termes de plaintes 'recevables' adressées au CSA, la discrimination est la première thématique qui mobilise les publics." Dans son rapport annuel, le CSA fait par ailleurs état des résultats de deux enquêtes menées en 2020 concernant l'impact de la crise sanitaire auprès des secteurs.  Une première enquête, réalisée en avril 2020, a permis de mettre en lumière l'agilité du secteur, notamment en matière de réorganisation des équipes et de reprogrammations dans un contexte d'augmentation importante des audiences.  "Alors que les médias ont joué et jouent encore aujourd'hui un rôle central en matière d'information, ils se sont trouvés, pour la majorité d'entre eux, dans un contexte de fragilité économique importante en début de crise puisqu'un quart des éditeurs ont souffert de problèmes de trésorerie, les obligeant à s'endetter pour honorer leurs engagements financiers", souligne le CSA. La seconde enquête menée en novembre 2020 avait elle pour objectif d'évaluer plus concrètement l'impact économique de la crise sanitaire sur les éditeurs après un an de confinement. Il ressort ainsi de celle-ci qu'il existe un décalage important entre les grands acteurs et les plus petits. Ainsi "la publicité nationale a continué d'être diffusée sur les antennes des 'grands' acteurs, au contraire de ce qui s'était passé au printemps précédent', explique le régulateur. "Par contre, la situation devient très critique pour les plus petits acteurs, telles les webTV, les radios indépendantes et, dans une certaine mesure, les radios provinciales. Ainsi, plusieurs de ces médias pourraient être menacés dans un futur assez proche si la situation devait perdurer." D'autant plus que les aides reçues des pouvoirs publics ne seront probablement pas suffisantes à les sauver tous. (Belga)

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