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Le gouvernement fédéral a-t-il été escroqué lors de l'achat de millions de masques ?

La justice bruxelloise part du principe que le gouvernement fédéral a été escroqué l'an passé lors de l'achat de millions de masques buccaux qui ont été distribués gratuitement à la population, rapporte De Tijd mardi.

Le parquet de Bruxelles, qui auparavant évoquaient des "faits possibles" de fraude, a confirmé officiellement que quatre personnes sont soupçonnées dans l'enquête sur les 15 millions de masques que la Défense a commandés à la firme luxembourgeoise Avrox pour un montant de 32 millions d'euros.

"A ce stade de l'enquête judiciaire, je peux confirmer que quatre personnes sont soupçonnées pour des faits de faux, escroquerie et blanchiment d'argent", a confirmé la porte-parole du parquet Sarah Durant.

De la sorte, elle confirme que le juge d'instruction part du principe qu'il y a bien eu une fraude dans cette affaire. Cependant, le parquet ne commente pas davantage, dans l'intérêt de l'enquête. L'accord commercial a été conclu lorsque la pandémie de coronavirus s'est déclarée. Le gouvernement de Sophie Wimès à l'époque souhaitait distribuer à tous les Belges un masque gratuit.

Fin avril 2020, en pleine crise sanitaire, le gouvernement Wilmès avait promis un masque en tissu pour chaque Belge. Le ministère de la Défense avait alors lancé un appel d'offres et avait finalement choisi deux entreprises: la luxembourgeoise Avrox et la gantoise Tweed&Cotton. La première s'était vu attribuer une livraison de 15 millions de masques, tandis que la seconde en fournirait 3 millions. La plupart des masques ont maintenant été distribués par les pharmacies.

Le parquet de Bruxelles avait ouvert une enquête sur cet achat à Avrox en juin, après que plusieurs entreprises ont fait valoir qu'elles s'estimaient injustement exclues de l'appel d'offres. Des questions se posaient sur la société et son expérience. Une des conditions d'octroi de l'appel d'offres était d'avoir déjà fourni au moins 250.000 masques en étoffe à un autre client. Avrox faisait état d'une commande d'un million de masques en 2020, mais restait discret sur le nom de l'acquéreur approvisionné.

Het Laatste Nieuws a découvert qu'il s'agissait de la société offshore Bright Periods Consulting, basée à l'île Maurice et créée en septembre 2015. Son directeur, un Brésilien dénommé Flavio D., est proche depuis au moins six ans, selon Het Laatste Nieuws et Le Soir qui ont épluché son compte Instagram, d'un des actionnaires d'Avrox, dirigé par un héritier jordanien, un ex-patron de restaurant cannois et un ancien agent de foot.

Fin février, il a été question d'un danger pour la santé lié à l'usage des masques Avrox. Des nanoparticules d'argent et de dioxyde de titane, potentiellement nocives, ayant été détectées sur ces masques, leur usage a depuis été déconseillé, après un avis du Conseil supérieur de la Santé, jusqu'à évaluation du risque.

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