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Les profs ne décolèrent pas

Alors que la ministre de l’Enseignement en Communauté française a annoncé que les pistes d’économie tant décriées étaient remises à plat, dans le camp du corps professoral, les craintes ne sont pas apaisées. Une école bruxelloise est partie en grève, tandis qu’à Namur, une soixantaine d’enseignants ont manifesté.

La ministre Simonet l’avait pourtant déclaré : les pistes d’économie dans le secteur de l’enseignement sont désormais remises à plat. Mais les enseignants craignent toujours pour l’avenir de leur profession et ils le font savoir. Exemple ce matin à Namur devant l’Elysette. Plus de 60 enseignants se sont rassemblés devant les grilles pour y déposer symboliquement leurs outils de travail : des craies et des éponges. Le but était d’interpeller les ministres qui travaillent en ce moment sur le budget, pour rappel en déficit.

D’autre part, les cours sont perturbés dans certains établissements scolaires de la francophonie, comme à l’Athénée Léonard de Vinci à Bruxelles … qui est tout simplement à l’arrêt. La septantaine de professeurs de l’établissement ont tout simplement décidé d’arrêter le travail, toujours pour protester contre les pistes d’économie évoquée par Marie-Dominique Simonet.



Petit aperçu de leurs revendications :

  1. 20h / semaine … et pas plus ! « Quand on travaille 20 heures par semaine, il faut au moins doubler ce temps-là parce qu’il y a toutes les corrections, les réunions de parents, les conseils de classe, l’accompagnement des élèves en dehors des heures de cours et les préparations des cours bien entendu. Et encore, je parle pour moi qui suis plutôt chevronné mais pour un jeune enseignant, on peut même faire plus que doubler ce nombre d’heures de cours », expliquait Patrick Zeoli, professeur de Français à l’Athenée, au micro de RTL-TVI.

  2. Pas touche aux ouvriers et techniciens :« On risque notre travail, notre salaire. Je ne sais pas ce qu’il en est réellement mais je pense qu’ils veulent peut-être supprimer le personnel qu’il y a pour prendre une société ou autre. Et donc je veux manifester pour qu’on garde notre boulot », a déclaré Lili Longatte, technicienne de surface employée par l’établissement scolaire et non par une société de nettoyage. Car dans les pistes de la ministre figuraient deux points : moins d’argent pour rénover cet établissement et des économies sur les personnels techniques et ouvriers.

  3. Conserver la qualité de l’enseignement à tout prix. Martine Jacques, enseignante et déléguée CGSP, résumait la situation : « Si on doit prester plus d’heures ce ne sera pas possible, si les enseignants sont fatigués ce n’est pas possible et si en plus ils doivent se battre continuellement pour obtenir un peu d’argent à gauche ou à droite, ou pour au minimum défendre leur nomination et leur statut, et bien ils n’auront plus le temps de s’occuper des jeunes, ça c’est clair. » Et compromettre l’avenir des élèves, c’est inacceptable pour les enseignants.

La ministre rencontre une délégation syndicale

Enseignants et techniciens de l’école manifesteront cet après-midi. Tandis qu’au siège du gouvernement de la Communauté française à Bruxelles, plusieurs centaines d’enseignants manifestaient en début d'après-midi. Une délégation du front commun syndical devait être reçue par la ministre de l'Enseignement obligatoire Marie-Dominique Simonet vers 14h30. CSC, CGSP, SEL-SETCa, SLFP et APPEL attendent à cette occasion que la ministre s'exprime publiquement par rapport à ses déclarations antérieures, notamment pour confirmer l'abandon de la piste consistant à amener chaque enseignant du secondaire à prester le maximum de sa plage horaire.

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