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Depuis dix jours dans une porcherie de Gomery (Virton), pas question pour une personne extérieure de pénétrer dans l’exploitation. Un confinement aujourd’hui jugé insuffisant par les autorités qui veulent faire abattre 4.000 porcs se trouvant dans la zone de vigilance.
"Mes truies sont à dix mètres de ma cuisine. Je veille la nuit et j’apporte des soins aux petits. Il y a beaucoup d’affection. On peut les caresser et c’est très difficile de se dire que demain des gens vont venir pour m’obliger à les sortir de la maternité et les abattre", confie Alexandra, une éleveuse de porcs bio à Gomery.
Comme Alexandra, Gérald doit se résoudre à sacrifier des animaux en pleine santé. Un sentiment de gâchis. La peste porcine africaine n’est pas dangereuse pour l’homme et aucun élevage n’est actuellement touché.
"Moralement, cela restera toujours nos animaux. C’est notre vie, notre passion", explique Gérald Schmitz, un éleveur de porcs à Montquitin. "On va le faire car, on nous oblige mais ça ne va pas être facile."
Les producteurs gaumais craignent de devoir attendre l’éradication complète de la maladie avant de pouvoir relancer l’activité porcine.
"Les poules, c’est bien mais pour le mouton, c’est plus compliqué. Le cochon était une grande part de notre rentabilité. J’en ai besoin pour vivre", indique Alexandra.
Les éleveurs de la zone concernée réclament une indemnisation pour les porcs qui seront abattus dans les prochains jours mais aussi pour les pertes qu’ils subiront par la suite.