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Le chant des moineaux, bientôt un doux souvenir à Bruxelles? 93% des espèces ont disparu de la capitale

Il y a quelques jours, nous vous alertions sur la diminution massive et inquiétante du nombre d’oiseaux des champs en Belgique et en Europe. Mais le constat est tout aussi alarmant en ville. À Bruxelles, les moineaux sont en train de disparaître. Depuis les années 1990, la capitale a perdu 93 % des espèces de ces petits oiseaux quasi domestiques. Difficile de pointer une cause en particulier, mais plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation.


Disparition des lieux de vie des oiseaux

L'un des facteurs pointés du doigt est la disparition des lieux où les moineaux peuvent s'abriter et vivre. La rénovation des bâtiments, en particulier, peut poser problème. Les nouvelles constructions sont très lisses. Une fois rénovés, les bâtiments n’ont plus de trous et les moineaux ne peuvent donc pas y établir leur niche. "Les petites fissures, les crevasses, les trous et les cavités dans lesquelles les oiseaux nichent disparaissent, donc il y a une perte de possibilité de nicher", explique Alain Paquet, ornithologue chez Natagora.

La destruction de nombreuses haies à Bruxelles perturbe aussi les espèces d'oiseaux. "Les haies sont des lieux de vie sociale", confie l'expert de Natagora.


Moins de nourriture et l'impact de la pollution

Une autre cause de la disparition des moineaux à Bruxelles concerne leurs sources de nourriture, tout simplement. Le nourrissage au sol en continu a disparu. Les petits poulaillers de la capitale n’existent plus et plus personne ne nourrit les pigeons. Résultat: les moineaux n’en profitent plus.

La baisse du nombre d'insectes en ville est aussi un problème. "Parce que les oiseaux domestiques, bien que granivores, nourrissent leurs petits oisillons au printemps avec des insectes, avec des protéines", précise Alain Paquet.

Enfin, la pollution a également des conséquences. La baisse du nombre de moineaux en ville correspond à l’arrivée de la voiture diesel.


Enrayer la tendance

Pour favoriser leur installation, les riverains peuvent mettre en place un nichoir. Et pour tenter de sauver les moineaux, Natagora essaye de recenser les niches de moineaux via un site internet.

"Quand il y a vraiment un problème de nourrissage au printemps, on peut mettre des petits vers de farine, des protéines, des insectes… au moment où ils nourrissent leurs petits", indique Alain Paquet. Il espère d'ailleurs que la nouvelle tendance des potagers collectifs dans les villes favorisera l'apparition de poulaillers, et donc de sources de nourriture pour les oiseaux.

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