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Chaleur "suffocante": vives critiques après la panne dans le métro parisien

Plus de 3.000 passagers bloqués dans le métro sous une chaleur "suffocante" et sans informations: la RATP était mercredi sous le feu des critiques au lendemain de la panne qui a paralysé pendant plus de deux heures le trafic d'une ligne parisienne automatisée.

"Il faisait très, très chaud, la clim était coupée": sur la ligne 1, Aïssatou, une commerciale de 34 ans, est montée vers 20H15 à la station Châtelet pour se rendre à Vincennes, un trajet d'une vingtaine de minutes qui a, cette fois, duré des heures.

A bord de son wagon, un bébé d'un mois dans les bras de sa mère. Les voyageurs "ont demandé qui avait une bouteille d'eau, ont déshabillé le petit et l'ont aspergé", rapporte Aïssatou, en soulignant "la solidarité des voyageurs".

L'incident, qualifié de "rarissime" par la RATP dans un communiqué mercredi, a débuté à 20H10 sur cette ligne entièrement automatisée qui traverse Paris d'est en ouest et dessert de nombreux sites touristiques de la capitale (musée du Louvre, Champs-Elysées,...).

Selon la RATP, tous les voyageurs avaient été évacués à 22H30. Le trafic a été rétabli mercredi peu avant 6H00.

A l'origine de l'avarie, un "problème technique" sur un train entre les stations Saint-Paul et Bastille qui a paralysé le trafic sur cette ligne actuellement "renforcée", avec un train toutes les 90 secondes, pour faire face à la fermeture pour travaux d'une partie du RER A.

Douze trains ont été immobilisés, avec à leur bord "plusieurs centaines de voyageurs" selon la RATP. Une source policière évoque, elle, 3.200 à 3.800 passagers évacués du métro dont certains qui sont descendus d'eux-mêmes sur les voies pour rejoindre la station la plus proche.

Alors que la température et la panique augmentaient, certains ont forcé l'ouverture des portes : "Une dame a pété les plombs, et n'arrêtait pas d'appuyer sur le bouton d'appel d'urgence", raconte Aïssatou.

Après 45 minutes, "les portes n'étaient toujours pas ouvertes, alors qu'il faisait plus de 40 degrés", raconte une autre passagère, Meryl Boy.

Les alarmes tirées par les passagers ont entraîné une coupure du courant, "et par la même occasion, la ventilation", a affirmé la régie parisienne.

Une journaliste de l'AFP coincée entre les stations Charles-de-Gaulle-Etoile et Georges V explique qu'"on entendait le même message, répété en boucle pendant une heure. C'était insupportable. Les gens dégoulinaient de sueur. Une femme, sans doute claustrophobe, cognait contre la vitre".

Cinq personnes ont été victimes de malaises, dont deux ont été hospitalisées, selon les pompiers.

- "Bordel" -

"On invitait les voyageurs à surtout rester dans les trains, le temps qu'on puisse repartir", s'est défendu Philippe Martin, le directeur général adjoint des opérations de maintenance à la RATP, interrogé sur BFMTV, tout en reconnaissant que les informations données "en temps réel (...) étaient probablement insuffisantes".

Devant la colère de nombreux voyageurs, notamment sur les réseaux sociaux, quelques jours seulement après la rupture de l'alimentation électrique de la gare Montparnasse, la régie a présenté "ses excuses aux voyageurs qui ont eu à subir les conditions pénibles d’attente et d’évacuation".

Cette panne souligne l'importance d'avoir un conducteur à bord, a réagi mercredi la CGT-RATP: il "aurait pu, rapidement et régulièrement, rassurer les voyageurs, les tenir au courant de l'évolution" a déclaré à l'AFP Frédéric Le Goff, secrétaire de la CGT métro RER, critiquant la "folie de déshumaniser le métro".

Nicolas Pouilloux, consultant informatique de 37 ans, raconte que son train a "pilé" à plusieurs reprises, avant d'être stoppé entre les stations Saint-Paul et Bastille dans une "chaleur suffocante".

"Au bout d'un certain temps, les portes se sont automatiquement ouvertes (...) C'était assez flippant", relate-t-il.

Pendant l'évacuation, "on était en file indienne, éclairés par nos téléphones. Esseulés en plein milieu du tunnel, on ne savait pas trop où errer. Il y avait des enfants, des personnes âgées. C'était le bordel".

Dans un tweet, Valérie Pécresse, la présidente LR de la région Île-de-France, s'est dite "indignée" qu'Ile-de-France Mobilités (ex-Stif) n'ait pas été "tenue informée" de cette interruption.

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