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En cas de Brexit dur, des milliers d'emplois menacés en Wallonie: plusieurs secteurs concernés

C'est ce vendredi à minuit (23h à l'heure de Londres) que le Royaume-Uni refermera derrière lui les portes des instances de décision d'une Union européenne à laquelle il participe depuis près de 47 ans.

A cette occasion, Pascale Delcomminette, l'administratrice déléguée de WBI (Wallonie-Bruxelles International) et de l'Awex (Agence wallonne aux exportations et aux investissements étrangers) évoque les conséquences d'un tel retrait sur l'économie wallonne au micro de Fabrice Grosfilley.

Fabrice Grosfilley: les entreprises wallonnes sont-elles bien préparées pour le Brexit?

Pascale Delcomminette: Oui, dès le référendum en juin 2016, nous avons tout de suite commencé à préparer les entreprises et au fait qu'elles devaient se préparer au scénario du pire, c'est-à-dire à exporter hors Union Européenne et peut-être sans un accord de libre-échange. 

Rien ne va changer à partir de demain. Pendant au moins un an, nous allons avoir toute une période de négociation pour voir quel va être le type de relations commerciales que nous allons avoir avec le Royaume-Uni. 

Fabrice Grosfilley: En cas d'absence de réussite dans les négociations, le 31 décembre on pourrait se retrouver avec des barrières douanières, des règlements sanitaires et plein de choses qui empêcheraient l'exportation pour les entreprises. C'est un scénario du pire qui est plausible?

Pascale Delcomminette: Un scénario du pire mais les transactions commerciales ne vont pas s'arrêter du jour au lendemain. On va continuer à commercer avec le Royaume-Uni. On pourrait se retrouver dans une situation de "no deal" et donc ça veut dire que ce sont les règles de l'Organisation Mondiale du Commerce qui s'appliquent. On doit quand même moduler un peu tout ça car le Royaume-Uni a déjà annoncé qu'en cas de Brexit dur, 87% des produits importés au Royaume-Uni ne seraient pas taxés du tout. Donc ils veulent à la fois protéger leurs produits prioritaires mais aussi éviter les pénuries.

Fabrice Grosfilley: Quels sont les secteurs sensibles où l'on pourrait perdre des plumes en Wallonie?

Pascale Delcomminette: Les secteurs dans lesquels on exporte le plus au Royaume-Uni sont la chimie, le se secteur pharmaceutique, métallique ou encore l'agroalimentaire. Si on prend l'exemple du secteur pharmaceutique, le Royaume-Uni ne représente que 5 à 6% de leur marché à l'exportation. Pour le secteur aéronautique et aérospatial, on exporte beaucoup moins mais le Royaume-Uni absorbe 20% de leurs produits. Donc il sera plus impacté que le secteur pharmaceutique. 

Fabrice Grosfilley: Les marchandises wallonnes exportées représentent 3 milliards d'euros. Combien d'emplois pourraient être perdus en cas de Brexit dur? 

Pascale Delcomminette: L'estimation s'élève à 5.300 emplois dans le scénario du pire selon l'IWEPS. 3.500 emplois sont dus aux exportations directes vers le Royaume-Uni. Mais le solde est aussi lié aux exportations flamandes. Le manque d'exportation de la Flandre aura aussi un impact sur la Wallonie.  

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