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Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle grande crise financière?

La hausse de l'endettement dans le monde va-t-il faire plonger nos économies dans le futur? Certains experts le prédisent.

Vendredi dernier, le taux d'intérêt sur la dette américaine à 3 mois est passé au-dessus du rendement sur celle à 10 ans (2,455% contre 2,447%). Lorsque les taux courts deviennent plus élevés que les taux longs comme c'est désormais le cas, on considère qu'il y a risque d'une récession qui peut survenir de 2 à 5 trimestres plus tard.

Notez d'ailleurs que ce phénomène a précédé de quelques trimestres la quasi totalité des récessions américaines ces dernières décennies. "Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un signe de récession imminente aux Etats-Unis. C'est plutôt le signal que la croissance mondiale est en train de battre de l'aile", a cependant observé Justin Lederer, stratégiste de taux pour Cantor Fitzgerald.

Une croissance de l'endettement à l'origine de la prochaine crise financière selon d'éminents experts

Nettement moins optimistes, les prédictions d'éminents experts de l'économie relayées ce mercredi matin par le journal l'Echo. Et de citer des propos tenus le 9 mars par l'économiste Jacques Attali déclarer que "nous sommes au bord d'une grande crise mondiale" d'ici à deux ans. Pour lui, la cause principale de cette nouvelle crise sera "l'endettement dans le monde qui n'a cessé de croître depuis la crise de 2008".

Et l'Echo de rappeler que Jean-Claude Trichet, l'ex président de la BCE n'était guère plus optimiste en septembre dernier lorsqu'il évoquait une situation financière mondiale "aussi dangereuse" qu'en 2007-2008. La principale cause de cette situation incertaine est également, selon lui, la croissance de l'endettement: "Il est maintenant admis que le surendettement massif des économies avancées a été un facteur essentiel dans le déclenchement de la crise financière mondiale des années 2007 et 2008", déclarait-il à l'AFP.

Or aujourd'hui, "la croissance de l'endettement - en particulier privé - des pays avancés a ralenti, mais ce ralentissement est compensé par une accélération de l'endettement des émergents. C'est ce qui rend aujourd'hui l'ensemble du système financier mondial au moins aussi vulnérable sinon plus qu'en 2008", estimait il y a quelques mois celui qui fut de 2003 à 2011 à la tête de la Banque centrale européenne (BCE).

"Il y aura d'autres crises financières..."

Selon Marc Lambrechts, spécialiste économiste pour le journal l'Echo il y a deux choses qu'il faut retenir de ces prévisions. La première, c'est que dans l'Histoire, une chose est certaine: "Il y aura d'autres crises financières mais elles viendront au moment où personne ne les attend".

La deuxième chose à souligner -et qui est assez troublante- "C'est le comportement de la BCE et de la réserve fédérale américaine qui ont décidé de mettre leur politique monétaire sur le bouton pause en 2019". Et de conclure: "C’est comme si les banquiers centraux étaient au courant de certaines mauvaises nouvelles que les marchés n’ont pas (encore) intégrées...".

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