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"Nous ne nous arrêterons pas tant que Julen ne sera pas rendu à ses parents": la lettre touchante d'un policier espagnol

Les secouristes finalisaient ce mercredi un tunnel destiné à faire descendre une équipe de mineurs pour tenter d'atteindre le petit Julen Rosell. Aucun signe de vie n'a été recueilli depuis que l'enfant de 2 ans a disparu dans un puits très profond le 13 janvier. Il avait échappé à la surveillance de son père qui préparait un pique-nique dans les collines de Totalan, dans la région de Malaga dans le sud de l'Espagne.

"Je n'ai pas eu d'autre choix que d'écrire quelques mots sur ce qui se passe autour de l'affaire du petit Julen. Loin des caméras, des politiciens et des communications officielles, j’ai l’intention de témoigner du côté humain de ce qui se passe". Dans une lettre envoyée au Diaro Sur, un quotidien régional de Malaga en Espagne, un membre de la Guardia Civil témoigne des difficiles conditions.

Les autorités avaient espéré atteindre mardi ou mercredi l'endroit où est supposé se trouver Julen, tombé le 13 janvier dans un puits abandonné d'environ 25 centimètres de diamètre et de plus de 100 mètres de profondeur. Mais il a fallu élargir mardi le tunnel vertical qui avait été creusé en urgence, parallèlement au puits, car les tubes devant sécuriser les parois se sont avérés trop larges.

Ce mercredi matin, un tunnelier a fini de l'élargir et les techniciens ont pu commencer à y placer les tubes. Une fois que les tubes auront été placés, des mineurs, membres d'une brigade de secouristes, seront chargés de descendre dans ce tunnel puis de creuser manuellement un autre tunnel horizontal de quatre mètres, afin d'atteindre le niveau du puits où est censé se trouver l'enfant. Les experts estiment que Julen est coincé sous un amas de pierres et de terre à quelque 70 mètres de profondeur. 


"Un pompier et un garde dormaient dans des véhicules froids"

Dans sa lettre, le policier raconte avoir été l'un des premiers appelés sur les lieux, en "ce dimanche fatidique". "Je me souviens avoir appelé ma femme et lui avoir dit 'Ne m'attendez pas pour dîner, ça va durer longtemps' ", raconte ce policier qui a souhaité rester anonyme.

Il raconte les douloureuses minutes lorsqu'il a fallu s'entretenir avec la famille du petit Julen, seulement âgé de 2 ans. "C'était incroyable de voir comment entre eux, ils ont cherché des solutions et des techniques pour tenter d'arriver jusque Julen dans les meilleures conditions de sécurité possibles", souligne-t-il. Avant d'ajouter: "Ce fut des moments difficiles, du travail excessif et de la tension. Il n'y avait toujours pas même de soulagement, et pendant deux jours, on a observé qu'un pompier et un garde dormaient dans des véhicules froids pour quel leur cerveau puisse continuer à travailler".

"Après 3 jours de travail non-stop, un collègue m'a dit: 'Nous n'arrêterons pas tant que nous ne le sauverons pas, c'est clair", précise le policier. Cela fait désormais plus d'une semaine qu'une centaine de secouristes sont mobilisés. Le témoin raconte que bien que la fatigue se fait ressentir, la volonté de retrouver le petit garçon reste quant à elle "intacte". "La Guardia Civil ne s'arrêtera jamais tant que Julen ne sera rendu à ses parents, c'est certain", assure-t-il.


Une importante mobilisation de la population

Enfin, le policier remercie la population qui soutient l'ensemble des secouristes en leur apportant repas et boissons tout au long de leurs journées. Il raconte sentir la mobilisation de toute une Espagne. Le préfet a aussi souligné la mobilisation des villageois de Totalan (700 habitants) "qui accueillent chez eux l'équipe technique mais aussi la famille" de l'enfant, "accompagnée en permanence" par des psychologues.

La garde civile tente depuis le début de l'affaire de déterminer les causes du drame, interrogeant les parents, le propriétaire du terrain et la personne ayant creusé le puits artésien. Mardi, un juge d'instruction de Malaga a ouvert une enquête sur la base des rapports de la garde civile, a-t-on appris auprès d'un porte parole des autorités judiciaires andalouses.

Le policier conclut cette lettre par des mots plein d'espoir:"Nous allons y arriver".

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