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Décès d'un homme d'affaires russe à Londres: la thèse d'une mort naturelle renforcée

La thèse d'une mort naturelle de l'homme d'affaires russe Alexandre Perepilitchni est sortie renforcée vendredi d'une semaine d'auditions devant le tribunal d'Old Bailey à Londres.

Témoin clé dans l'enquête sur une vaste affaire de détournement de fonds qui aurait été commis par des fonctionnaires russes au détriment du fonds d'investissement Hermitage Capital, Alexandre Perepilitchni est subitement mort à 44 ans pendant son jogging près de sa maison dans le Surrey (sud).

Selon son ancien avocat, Dmitri Lipkine, il ne souhaitait pas retourner en Russie parce qu'il craignait pour sa vie.

Appelés à témoigner vendredi sur la possibilité d'un assassinat, la traductrice chargée de retranscrire le contenu du téléphone portable et de l'ordinateur d'Alexandre Perepilitchni, ainsi que le policier Ian Pollard, menant l'investigation, ont estimé que les messages trouvés ne "présentaient aucune menace contre le défunt".

Mercredi, une maîtresse du Russe, Elmira Medinska, avait affirmé de Paris par vidéoconférence qu'elle avait passé la soirée avec lui, la veille de sa mort, et qu'il s'était plaint de la nourriture au restaurant où ils avaient dîné.

"Il avait dit qu'il n'aimait pas le goût. Il était très irrité et mécontent de la qualité de la nourriture," a-t-elle déclaré avant d'ajouter qu'il avait vomi trois fois en l'espace d'une heure dès leur retour à l'hôtel.

A la suite de ces propos, un cardiologue, Peter Wilmshurst, avait précisé que le saumon, le thon et le maquereau pouvaient "provoquer des vomissements, des crampes et des rougeurs qui peuvent avoir contribué au décès de Perepilitchni."

La police avait d'abord conclu à une mort naturelle mais des analyses complémentaires demandées par la compagnie d'assurance-vie de la victime avaient révélé la présence dans son organisme d'une molécule associée au gelsemium, une plante toxique originaire d'Asie, faisant naître l'hypothèse d'un empoisonnement par un tiers.

Toutefois, une experte en botanique, Monique Symmonds, a affirmé lundi devant le tribunal ne pas avoir été en mesure d'identifier une toxine d'origine végétale dans les prélèvements.

L'enquête doit reprendre le 14 mai, a fait savoir le tribunal, après une demande d'informations complémentaires.

Elle intervient un peu plus d'un mois après l'empoisonnement, début mars en Angleterre, de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia.

Londres a rendu la Russie responsable de cet empoisonnement. L'affaire a provoqué une grave crise diplomatique entre Moscou, qui nie toute implication, et les Occidentaux.

A la suite de cet empoisonnement, des députés avaient écrit à la ministre de l'Intérieur Amber Rudd pour lui demander de réexaminer 14 décès suspects, en particulier de citoyens russes, survenus sur le sol britannique, dont celui de Perepilitchni.

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