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GP de Monaco: Lauda (Mercedes) veut rapidement "connaître les derniers détails" des futures règles de la F1

Avant le GP de Monaco dimanche, le président non-exécutif de l'écurie Mercedes, l'Autrichien Niki Lauda, triple champion du monde de Formule 1, explique à l'AFP qu'il souhaite rapidement "connaitre les derniers détails" de la future réglementation de la catégorie.

Q: Auriez-vous aimé être au volant d'une monoplace de 2018?

R: "J'aurais adoré conduire les voitures d'aujourd'hui, sans le +halo+. Si vous êtes un pilote avec l'esprit d'un ingénieur, vous pourriez vraiment être plus rapide que les autres. Cela aurait correspondu à mon profil. A mon époque, j'essayais toujours d'avoir la meilleure voiture du point de vue technique, avec le meilleur équilibre et une dégradation des pneus minimale, pour gagner de manière intelligente. J'ai compris très tôt que meilleure la voiture était, plus facile c'était de s'imposer".

Q: Que vous inspire la Formule Electrique où Mercedes va débuter l'an prochain?

R: "C'est assez fascinant. Du point de vue du spectacle, moi qui suis de la vieille école, je trouve ça pas mal. Ce que je n'aime pas, c'est le changement de voiture à mi-course. Pour le reste, je trouve incroyable le nombre de sponsors et de constructeurs qui s'engagent dans cette catégorie parce que tout le monde en ce moment devient hystérique quand on parle de la propulsion électrique. Ils veulent en être absolument, sans saisir parfois de quoi il retourne exactement".

Q: Comment abordez-vous les projets de nouvelles règles de la F1?

R: "Il y aura un changement de réglementation en 2021. Il faut rapidement que la FIA sur la partie technique et Liberty Media sur le reste des règles soient plus clairs dans leurs intentions, en particulier au niveau des spécificités du futur moteur. Car développer un nouveau moteur prend deux ans. Si on ne commence pas à travailler dessus dès la saison prochaine, cela sera un problème. Pour l'instant, on a eu beaucoup de discussions, qui ont été constructives, mais personne ne connaît le résultat final. Il y beaucoup de compromis sur la table que nous avons déjà acceptés. Nous nous rapprochons de très près de quelque chose qui, je pense, est faisable, mais nous devons connaitre les derniers détails".

Q: Combien de temps encore vous voyez-vous en F1?

R: "Mon contrat, comme celui de Toto (Wolff, le Team Principal de Mercedes), court jusqu'à la fin de 2020. On est tous les deux là depuis début 2013. On verra pour la suite. J'ai d'autres activités par ailleurs. J'ai racheté en janvier mon ancienne compagnie aérienne Niki, que j'ai intégrée dans une autre de mes compagnies, Laudamotion. Et j'ai vendu 25% des parts du nouvel ensemble à Ryanair, qui est mon nouveau partenaire. Mais je laisse la gestion au quotidien à d'autres personnes".

Q: Comment vous sentez-vous à 69 ans, après avoir notamment subi deux greffes de rein?

R: "Ma santé est très bonne. J'ai reçu un premier rein de mon frère, puis quand il a cessé de bien fonctionner, mon épouse Birgit m'en a donné un autre. Avec elle, j'ai eu deux jumeaux Max et Mia, qui ont huit ans. J'ai trouvé le bon compromis entre ma vie de famille et le travail".

Q: On évoque des futures saisons à 25 GP, cela vous semble-t-il raisonnable?

R: "Il y a des limites, pas seulement pour moi, mais pour tous les gens qui travaillent très dur dans le paddock. La F1 est un sport extrêmement compétitif. Si on passe à 25 courses, on devrait doubler les équipes d'ingénieurs et de mécaniciens. Je considère que cela serait très dommageable de dépasser 21 ou 22 GP par saison. Car s'il y a trop d'évènements, les gens perdront leur intérêt pour ce sport. Les changements continuels de ces dernières années le rendent déjà moins attractif. A commencer par le +halo+ qui est pour la FIA une nécessité de ne pas engager sa responsabilité en cas d'accident mais qui pour la F1 est une catastrophe. Cela va à l'encontre de l'aspect combat de gladiateurs de la catégorie. Il faut faire vraiment attention".

Q: Que pensez-vous de Lewis Hamilton?

R: "C'est le pilote le plus rapide actuellement, sans aucun doute pour moi. Mais c'est un travailleur acharné malgré ce talent naturel. Il essaie toujours d'être meilleur et il est contrarié s'il n'est pas au niveau qu'il s'est fixé. Ce qui l'encourage à sans cesse tenter de nouvelles choses. J'ai poussé très fort pour le recruter et Dieu merci j'ai réussi".

Propos recueillis par Septime MEUNIER

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