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Milan-San Remo: la via Roma attend Sagan

La via Roma attend samedi le champion du monde, le Slovaque Peter Sagan, qui court toujours après le succès dans Milan-San Remo, la première grande classique de la saison cycliste convoitée aussi par Julian Alaphilippe et Arnaud Démare.

La distance (291 km), l'histoire (109e édition) et aussi le cadre, le long de la Riviera des fleurs, en ont fait un mythe. Au départ de Milan, donné au coeur de métropole devant le château des Sforza, chaque routier-sprinteur garde une (petite) espérance que le dénouement, six ou sept heures plus tard, tourne en sa faveur.

La huitième participation du fantasque Slovaque sera-t-elle la bonne ? "Pour Sagan, chaque année peut être la bonne", rappelle Elia Viviani, la meilleure chance italienne (5 victoires cette saison) avec Matteo Trentin, remarqué en grande forme sur Paris-Nice.

L'an passé, le champion du monde avait choisi le coup de force, sans attendre le sprint par définition plus aléatoire. Son démarrage sur le Poggio, la dernière aspérité du parcours, à moins de 6 kilomètres de l'arrivée, avait enflammé la course. Mais, à l'arrivée, Sagan avait été devancé de très peu par son éternel rival de la génération 1990, le Polonais Michal Kwiatkowski, aussi rusé que talentueux.

Douze mois plus tard, les cartes sont redistribuées aux mêmes acteurs. Sagan a affiché sa forme dans Tirreno-Adriatico sans parvenir toutefois à gagner une étape (trois fois deuxième !). Kwiatkowski, lui, s'est imposé au classement final. Alaphilippe, qui avait accompagné le duo sur les rampes du Poggio puis dans la descente tortueuse (3e à l'arrivée), s'est signalé dans Paris-Nice, mais sans davantage gagner.

- Le danger rôde partout -

Dans son équipe, le puncheur auvergnat joue dans le même registre que le Belge Philippe Gilbert. Il lui faut éviter le sprint massif alors que Démare peut se permettre d'attendre jusqu'à la dernière ligne droite, comme il le fit avec une pleine réussite voici deux ans.

A entendre le champion du monde, inutile toutefois de multiplier les hypothèses. "Qui sait ce qui peut se passer ?", élude Sagan, toujours évasif avant les courses. "Ma condition est bonne. J'ai bien terminé Tirreno. Mais il y a tant d'adversaires".

Instruit par ses défaites à répétition à Sanremo (quatre fois dans les quatre premiers), le champion du monde se cantonne à des propos de circonstance. Dans la Primavera, le danger rôde partout, surtout quand la météo annonce la pluie pour un peloton fourni, malgré la réduction à sept coureurs par équipes, sur les routes du littoral ligure.

Les puncheurs (Kwiatkowski, Van Avermaet, Gilbert, Alaphilippe), savent ce qu'ils doivent faire sur les deux derniers obstacles, la Cipressa et le Poggio. Les sprinteurs aussi, condamnés à miser sur l'échec des attaquants dans les 2 derniers kilomètres qui séparent le bas du Poggio de la ligne d'arrivée.

Le Norvégien Alexander Kristoff, qui a déjà gagné sur la via Roma, relève de cette seconde catégorie avec quelques autres (Greipel, Viviani, Cort Nielsen, Ewan, Colbrelli) et aussi l'Allemand Marcel Kittel, néophyte tardif sur la "classicissima" (à 29 ans !).

Sagan, c'est l'une de ses grandes forces, peut s'imposer de différentes manières, ce qui lui permet d'improviser pour mieux surprendre ses rivaux. Mais, être l'inévitable favori, le point de repère d'une course que la plupart des spécialistes de grands tours désertent à la notable exception du "Squale" sicilien Vicenzo Nibali, n'a rien de confortable.

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