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Accusé de viols par trois femmes, Tariq Ramadan se dit "innocent" et ne pense pas "qu'il s'agisse d'un complot" (vidéo)

Tariq Ramadan, visé par trois plaintes pour viols et actuellement incarcéré en France, avait enregistré une vidéo avant son arrestation dans laquelle il se dit innocent des faits qui lui sont reprochés.

Malgré les plaintes pour viols qui le visent, Tariq Ramadan se dit serein. Dans une vidéo enregistrée quelques semaines avant son arrestation survenue en février, il explique être "totalement innocent" et se dit "confiant de l'évolution des investigations" en cours. La vidéo a été publiée par "LeMuslimPost", se définissant comme un média attachant "une attention particulière à la lutte contre l’islamophobie" et abordant l'actualité française, "des pays du Maghreb, et étrangers".


Il met en doute la parole des plaignantes

Dans sa vidéo, l'intellectuel musulman évoque les deux plaignantes et met en doute leurs propos. "Sur trois dépositions, on a trois versions différentes", affirme-t-il. Tariq Ramadan critique aussi ce qu'il considère être un manque d'investigation de la part des journalistes français. "Personne ne s'est arrêté en demandant 'Qui est cette femme? D'où elle est? Vérifions d'où viennent ces accusations'. C'est sidérant. On l'aurait fait dans d'autres affaires. Là, comme je suis le diable, la parole qui m'accuse est forcément la parole de l'ange".

La vidéo a été enregistrée alors que seules deux plaintes visaient Tariq Ramadan. Entre temps, une troisième Française musulmane d'une quarantaine d'années a porté plainte. Elle dit avoir été sous "l'emprise" du théologien suisse et avoir été violée en France, à Bruxelles et à Londres, selon une source proche du dossier citant la plainte déposée auprès du parquet de Paris et également révélée par Europe 1 et L'Express. Nous relations les propos tenus par cette plaignante dans cet article.


"Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un complot"

La détention de ce petit-fils du fondateur de la confrérie islamiste des Frères musulmans a suscité un vif émoi dans une partie des rangs musulmans, certains dénonçant un "deux poids, deux mesures", voire un "complot" contre une des rares figures médiatiques de l'islam européen, mais dont l'étoile avait déjà commencé à pâlir. Tariq Ramadan a tenu à réagir à ce sujet. "Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un complot. (…) Je pense en fait que dans le climat de l'affaire Weinstein, une femme livre un nom et ceux dont j'étais l'ennemi y ont vu une aubaine. Ils se sont dit 'On va le finir Tariq Ramadan'."


Une expertise médicale doit être rendue fin mars

Tariq Ramadan avait invoqué son état de santé pour contester sa détention provisoire, qui a néanmoins été confirmée par la cour d'appel de Paris fin février. Une première expertise médicale avait remis en question les deux maladies, une sclérose en plaques et une neuropathie, dont le théologien dit souffrir, jugeant leur diagnostic "incertain".

Une expertise médicale complète a été ordonnée par les juges et doit être rendue d'ici la fin mars.

En novembre, la défense de Tariq Ramadan avait riposté en portant plainte pour subornation de témoins contre l'essayiste Caroline Fourest, qu'elle soupçonne d'avoir influé sur deux des accusatrices. Mme Fourest, qui accuse de longue date le théologien de dissimuler un projet d'un islam politique, a porté plainte à son tour pour dénonciation calomnieuse.

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