Accueil Actu

Au Brésil, la mort d'une avocate devient un symbole du féminicide

La récente révélation de la mort d'une avocate qui aurait été poussée du quatrième étage d'un bâtiment par son mari a entraîné des manifestations à Curitiba (sud du Brésil) et attiré l'attention sur l'augmentation du nombre des violences faites aux femmes.

La diffusion à la télévision il y a quelques jours d'une vidéo prise par les caméras de surveillance de l'immeuble a suscité une vague d'indignation. Les images montrent l'homme en train de battre sa femme à plusieurs reprises.

Le suspect est actuellement détenu et accusé d'avoir frappé Tatiane Spitzner, de l'avoir empêchée de s'échapper puis forcée à prendre l'ascenseur qui menait à leur appartement dans la ville de Guarapuava, non loin de Curitiba, avant de la pousser par la fenêtre.

Des militants se sont emparés de la vidéo pour dénoncer le problème plus large des violences domestiques et des féminicides au Brésil.

Diffusé cette semaine, le rapport annuel de l'association du Forum brésilien pour la sécurité publique révèle que le nombre des meurtres de femmes a augmenté de 6% en 2017. Le rapport fait état de 1.133 femmes ciblées en raison de leur sexe ainsi que de 60.018 viols en 2017, soit 8% de plus qu'en 2016.

Des centaines de Brésiliens ont répondu samedi à l'appel d'une association d'avocats et défilé vêtus de blanc dans les rues de la capitale de l’Etat de Parana, avant un lâcher de ballons blancs à la mémoire de l'avocate morte.

Le père de Tatiane Spitzner, présent pendant les manifestations, a déploré sur la chaîne de télévision G1 que les crimes liés au genre "infestent le pays".

Le site internet de G1 avait révélé vendredi des déclarations du suspect dans lesquelles il dit penser que sa femme a sauté de son plein gré. G1 cite le rapport des experts psychologues qui stipule que l'homme "ne se souvient pas de ce qu'il s'est passé". Selon ses avocats, il n'est pas coupable.

À lire aussi

Sélectionné pour vous