Accueil Actu

Liban: gay pride annulée à cause des pressions des autorités

La deuxième édition de la gay pride au Liban a été annulée à cause des pressions des autorités, ont annoncé les organisateurs de cette initiative inédite dans le monde arabe.

Dans un pays où la société reste globalement conservatrice, la première édition s'était tenue en 2017 dans une relative discrétion, avec des conférences et des débats pro-LGBT mais pas de "marche des fiertés".

L'édition 2018 de la Beirut Pride devait suivre un schéma similaire, mais la semaine a été annulée après l'intervention des autorités, selon un communiqué publié tard mardi soir.

Des responsables du département de la censure, rattaché aux services de la Sûreté générale, ont fait annuler lundi une lecture publique, avant que le coordinateur de l'initiative ne soit convoqué pour être interrogé, selon le texte.

Il a passé une nuit en détention, avant d'être interrogé par des enquêteurs lui ayant signifié qu'il devait "signer un engagement garantissant l'annulation des activités pour (qu'il) puisse être remis en liberté", poursuit le communiqué.

Refuser de signer cet engagement faisait planer la menace de poursuites judiciaires pour "incitation à la débauche et atteintes aux mœurs publiques", souligne-t-il.

La semaine s'était ouverte samedi soir sans encombre, avec un concert du groupe Alsarah & The Nubatones, mené par la chanteuse soudanaise Alsarah installée à Brooklyn, New York.

Au programme de l’évènement figuraient notamment des soirées de lecture de poésies LGBT, mais aussi des ateliers de sensibilisation juridique.

Si le Liban est considéré plus "tolérant" que d'autres pays arabes par rapport à l'homosexualité, la police y mène régulièrement des descentes dans les boîtes de nuit et autres lieux fréquentés par la communauté. En outre, les gays font souvent l'objet de quolibets, en société comme dans des émissions télévisées.

En 2017, la semaine s'était tenue relativement sans problèmes, mais un colloque prônant la diversité sexuelle avait été annulé après des menaces de manifestations d'une association islamiste.

À lire aussi

Sélectionné pour vous