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"On lâche rien": colère et émotion lors de la marche blanche en hommage à Delphine Jubillar, disparue il y a un an

Un an après la disparition de Delphine Jubillar, dont le mari est soupçonné de l'avoir tuée, la colère et l'émotion étaient palpables dimanche à la marche blanche à Cagnac-les-Mines (Tarn) qui a réuni près de 300 proches et anonymes.

"Delphine, Louis, Elyah, Justice et Vérité, On vous aime", pouvait-on lire sur une grande banderole blanche déployée par les amis Delphine Jubillar, en référence aussi à ses deux enfants, lors d'une marche qui s'est déroulée dimanche en souvenir de l'infirmière de 33 ans disparue il y a un an.

Face au lac de la petite commune tarnaise, où habitait le couple Jubillar au moment de la disparition dans la nuit du 15 au 16 décembre, les participants à la marche blanche brandissent des photos de Delphine et des rubans blancs.

"Nous sommes ses amies, cousines, sa famille et des inconnus. Nous sommes Delphine, parce que ce qui t'es arrivé aurait pu nous arriver et ne doit plus arriver. Nous sommes toutes avec toi, toutes ces femmes en couple, mariées, qui souhaitent divorcer, toutes celles qui ont peur, qui n'osent pas", déclare au micro Hélène, une de ses amies, peinant à retenir ses sanglots.

A partir de 14H00, et sous un doux soleil d'hiver, des hauts-parleurs diffusent des chansons en hommage à "Delph", et sur les visages, des larmes coulent silencieusement.

"Nous voulons la vérité. Il faut que celui qui a fait du mal parle. Je refuse l'idée qu'on puisse ne pas la retrouver. Delph mérite la vérité. Rendez-nous Delph, on lâche rien", renchérit une autre amie.

La foule, dont des familles avec enfants venues de l'ensemble du département, s'est ensuite dirigée vers l'ancienne maison de Delphine et Cédric.

Des fleurs et des bougies ont été déposées au sol et une minute de silence a été observée.

"Je suis là par solidarité avec les enfants et parce que la même chose pourrait arriver à quelqu'un de ma famille. C'est important de montrer qu'on soutient, qu'on veut la vérité, et qu'on veut retrouver Delphine quoi qu'il en soit", affirme Céline, 43 ans.

"On veut juste connaître la vérité, ce qui s'est passé, éclaircir toute cette histoire", insiste elle aussi Charlène, venue de Carmaux avec ses deux enfants en bas âge.

Pour les parties civiles, la famille et les proches de l’infirmière, Cédric Jubillar, avec qui elle était en instance de divorce et qui avait découvert que sa femme avait un amant, fait figure de suspect numéro un.

Au lendemain de la disparition de Delphine, il avait participé à une battue organisée par les gendarmes. Et le 12 juin à une marche blanche, se tenant loin derrière les amies de son épouse.

Six jours plus tard il avait été interpellé et mis en examen pour homicide volontaire. Il est depuis incarcéré à la maison d'arrêt de Seysses.

Dans cette affaire fortement médiatisée, sans corps, ni aveux ni preuves matérielles, le peintre-plaquiste clame son innocence. Mais la justice met en avant "un faisceau d'indices graves et concordants" à son encontre et estime que les éléments à charge sont suffisants pour justifier son maintien en détention.

Le dernier rebondissement dans l"enquête "qui piétine", selon la défense du mari, remonte au 15 décembre. Un an jour pour jour après la disparition de Delphine, la compagne actuelle de Cédric a été placée en garde à vue. Elle est ressortie le lendemain sans charges retenues contre elle.

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