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Syrie: comme Trump, Macron dénonce des "attaques chimiques" et se coordonnera avec Washington

Le président français Emmanuel Macron, qui s'est entretenu dimanche soir avec son homologue américain Donald Trump, a comme lui dénoncé des "attaques chimiques" la veille contre la population en Syrie et décidé de coordonner ses actions avec Washington.

Emmanuel Macron a "condamné avec la plus grande fermeté les attaques chimiques le 7 avril contre la population de Douma dans la Ghouta orientale", a ajouté l'Elysée dans un communiqué, sans nommer le gouvernement syrien.

Emmanuel Macron et Donald Trump sont convenus de "rester étroitement en contact et se reparler dans les quarante-huit prochaines heures".

Les deux présidents "ont échangé leurs informations et leurs analyses confirmant l’utilisation d’armes chimiques", précise la présidence française, balayant tout doute sur l'emploi d'armes chimiques, ce dont Paris a fait une "ligne rouge" devant déclencher des frappes de représailles.

Emmanuel Macron et Donald Trump ont également "décidé de coordonner leurs actions et leurs initiatives au sein du Conseil de Sécurité des Nations unies" qui doit se réunir lundi, ajoute l'Elysée, sans détailler davantage les intentions françaises.

Le bombardement a soulevé un tollé international dimanche, le président américain Donald Trump avertissant Bachar al-Assad et ses alliés qu'il faudrait "payer le prix fort".

Le gouvernement syrien, défendu par ses deux alliés indéfectibles, la Russie et l'Iran, a démenti toute attaque chimique dans l'ultime poche rebelle dans la Ghouta orientale, région stratégique aux portes de la capitale que ses forces semblaient en passe de reprendre entièrement.

Alors qu'un conseiller de M. Trump a déclaré qu'une action militaire n'était pas à écarter, Moscou a mis en garde Washington contre une telle intervention "pour des prétextes fabriqués" qui pourrait "mener aux plus lourdes conséquences".

La France avait auparavant averti dimanche, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qu'elle assumerait "toutes ses responsabilités" après cette attaque chimique présumée, sans toutefois accuser clairement la Syrie d'attaques chimiques.

Paris a plusieurs fois menacé de frapper des objectifs militaires syriens en cas d'usage avéré d'armes chimiques. Si la France "a des preuves avérées que des armes chimiques proscrites sont utilisées contre les civils" par le régime, "nous frapperons", avait réaffirmé en février Emmanuel Macron.

Le président français avait déclaré dès le mois de mai 2017, en recevant le président russe Vladimir Poutine, que l'utilisation d'armes chimiques serait pour lui une "ligne rouge" et déclencherait "une riposte immédiate de la part des Français".

L'attaque chimique présumée de samedi à Douma, dans la Ghouta orientale proche de Damas, a fait des dizaines de morts.

Il y a un an, le président américain avait fait bombarder une base du régime syrien en représailles à une attaque au gaz sarin, qui avait tué trois jours plus tôt plus de 80 civils à Khan Cheikhoun (nord-ouest).

Sous l'impulsion de la France, neuf pays membres sur les quinze du Conseil de sécurité des Nations unies ont demandé une réunion du Conseil en urgence lundi, une rencontre prévue à 15h30 GMT. Moscou a demandé une autre réunion du Conseil consacrée à des "menaces sur la paix dans le monde"

Le conseil de sécurité de l'ONU doit "condamner l’emploi répété d’armes chimiques", ajoute l'Elysée qui réclame que "toutes les responsabilités en la matière soient être clairement établies".

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