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Jodoigne: une puéricultrice condamnée après avoir maltraité plusieurs enfants dans une crèche

Deux ans de prison avec sursis pour avoir maltraité des enfants dans une crèche de Jodoigne. Une puéricultrice écope également de 800 euros d'amende. Les faits remontent à 2018.

Le tribunal correctionnel du Brabant wallon a condamné mardi Christel S., une habitante de Jodoigne née en 1972, à deux ans de prison assortis d'un sursis probatoire, et à une amende de 800 euros. Elle avait comparu en décembre pour s'expliquer sur le fait d'avoir soumis des enfants à des traitements dégradants et pour une prévention de coups envers des enfants en bas-âge, dans le cadre de ses fonctions dans un lieu de co-accueil à Jodoigne. Le jugement estime que les préventions sont établies. Il interdit aussi à la prévenue d'exercer une activité qui la mettrait en contact avec des enfants.

C'est une collègue de la prévenue qui, en janvier 2018, avait dénoncé les faits aux autorités après avoir tenté en vain de faire comprendre à la Jodoignoise que son comportement envers les jeunes enfants n'était pas adéquat. Des vidéos avaient été tournées par cette collègue pour appuyer ses dénonciations et elles avaient été projetées à l'audience. La prévenue, après avoir visionné ces images, s'était dite choquée par son propre comportement, qu'elle a dit ne pas comprendre tout en précisant qu'elle ne se souvenait pas avoir posé de tels gestes.

"Elle cache bien les choses"

Au moment de la révélation des faits, Gregory et Séverine sont stupéfaits. Leur fille est âgée d'à peine 10 mois et elle fait partie des victimes. Ils faisaient confiance. Séverine, la maman, explique: "On ne s'est jamais doutés de rien. On allait au boulot. On la laissait là." Grégory  ajoute: "Elle cache bien les choses. Il y a toujours eu un bon accueil. On a jamais soupçonné la moindre chose."

Le jugement rendu mardi énumère une série de comportements de la prévenue, rapportés par des témoins: punir les jeunes enfants en les laissant de longues heures sur une chaise ou en les isolant dans un sas non chauffé, crier sur eux sous l'effet de la colère en utilisant des termes non adéquats, les gaver de force pour qu'ils mangent notamment en leur pinçant le nez pour qu'ils ouvrent la bouche, les forcer à manger leur vomis, les porter sans ménagement et parfois par un seul bras... Pour le tribunal, il s'agit bien de traitements dégradants.

Interdiction d'exercer une profession en lien avec des enfants

La prévention de coups et blessures volontaires est considérée comme établie également. Pour fixer la hauteur de la peine, le tribunal prend en compte l'absence d'antécédents judiciaires de la prévenue mais aussi l'extrême gravité des faits, les conséquences qu'ils sont susceptibles d'engendrer pour les jeunes enfants, la vulnérabilité de ceux-ci et l'absence de remise en question dans le chef de la prévenue. La peine de deux ans de prison qui est infligée est assortie d'un sursis probatoire imposant notamment à Christel S. de se prêter à un suivi psychiatrique. La justice lui interdit d'encore exercer une activité, rémunérée ou bénévole, qui la mettrait en rapport avec des enfants.

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